Tout semble possible pour Gabrielle Santerre
Après avoir dominé au niveau collégial, Gabrielle Santerre a frappé le circuit universitaire du RSEQ comme un coup de tonnerre. Elle a été nommée recrue de l’année et aussi joueuse de l’année, autant au Québec qu’au Canada, une première dans l’histoire du hockey universitaire canadien.
« Je ne te mentirais pas qu’au début de l’année, ce n’était pas nécessairement mon objectif de gagner le prix de la joueuse la plus utilisée au Canada, avoue l’athlète de 21 ans. C’est sûr que ça a été une surprise pour moi. Mais je travaillais super fort, car je savais qu’il allait y avoir un écart entre le niveau collégial et celui universitaire. Mon objectif, c’était vraiment d’être la meilleure version de moi-même pour aider mon équipe. J’étais vraiment fière de mes résultats. Mais non, ce n’était pas dans mes objectifs en début d’année. Je suis une personne qui se donne des standards assez hauts. Donc, j’étais contente! »
Rester au Québec: une question de valeurs
Bien entendu, Santerre a reçu des offres pour aller jouer dans la NCAA. Mais elle a décidé de rester ici au Québec avec un objectif bien en tête.
« Effectivement, j’ai eu des offres full ride en Ontario. Je suis allée visiter l’université Colgate, l’université Clarkson, des super belles universités. Mais j’ai suivi mes valeurs. Je suis une fille qui est super proche de ma famille, donc pour moi, rester proche de ma famille, c’est super important, explique la native de St-Jean-sur-Richelieu, qui a joué son hockey collégial à Champlain-Lennoxville. Je ne me voyais vraiment pas mettre toute ma vie de côté juste pour accomplir mon rêve. Je pense que peu importe où tu vas aller, c’est possible d’accomplir de grandes choses. Il y en a beaucoup qui me disaient que si je voulais aller jouer dans l’équipe nationale canadienne, je devais passer par la NCAA. Mais j’aime ça challenger les gens et faire les choses à ma façon. C’est ça que j’ai décidé de faire. »
« J’ai eu un gros coup de cœur quand j’ai visité Bishop’s, continue Santerre. Le fait de pouvoir bâtir un programme, de l’amener de zéro au meilleur programme au Québec, je pense que ce n’est pas tous les joueurs qui ont le courage de faire ça et pas tous les joueurs qui ont la chance de faire ça. Pour moi, le timing était super bon. Mes valeurs cliquaient vraiment avec les valeurs du programme. Je pense que c’est vraiment une belle organisation. C’est juste une question de temps avant qu’on ait plus de succès. Je suis aussi une personne avec beaucoup de leadership, ça a toujours fait partie de la joueuse que je suis, donc je me voyais vraiment m’épanouir là. Puis, j’ai toujours pensé que si c’est une joueuse est épanouie hors glace, elle va être épanouie sur la glace. Et je pense que je l’ai bien prouvé cette année avec mes performances. »
Parlant de performances, ce sera une année difficile à dupliquer pour Santerre, mais ce n’est pas de qui la démotive, loin de là.
« Depuis que j’ai signé à Bishop’s, mon objectif est d’amener l’équipe à son premier championnat canadien. Donc, assurément que l’année prochaine, ça va être mon objectif en tant qu’équipe. Côté individuel, c’est sûr que ça va être dur de battre cette année. Mais je ne vais pas lâcher. C’est sûr que j’ai des standards super élevés. Donc, ça serait de gagner aussi le MVP une deuxième année de consécutive. Puis de faire une plus grande différence dans mon équipe, d’améliorer le leadership, de créer un genre de famille dans cette équipe-là. C’est sûr que c’est un de mes objectifs. Puis, je pense qu’en faisant ça, le succès individuel va venir. »
Comme Mélodie Daoust
Si bien des joueuses de son âge ont Marie-Philip Poulin comme idole, c’est plutôt du côté de la nouvelle retraitée Mélodie Daoust qu’elle se tourne lorsqu’on lui pose la question.
« Je pense qu’on est deux joueuses très, très semblables. Notre jeu est assez similaire sur la glace. Elle a eu un parcours similaire à moi. Elle a été longtemps ignorée par Hockey Canada parce qu’on disait qu’elle n’était pas assez rapide. Je pense que c’est une chose qu’on m’a aussi reprochée. Mais c’est une fille qui est très intelligente sur la glace. C’est aussi une des seules qui est demeurée au Canada. Elle a joué à McGill et a quand même été capable de faire partie de l’équipe nationale. Je pense qu’elle a fait les choses à sa manière, j’admire beaucoup ça d’elle et j’espère vraiment un jour reproduire ce qu’elle a fait en restant au Canada et faire partie de l’équipe nationale. »
À son premier été complet dans la LSHL, Santerre jouera dans la finale ce soir avec l’équipe Accent Assurance, une expérience qu’elle a bien appréciée.
« C’est vraiment le fun. Vraiment, vraiment une belle ligue. Je suis contente d’y être à temps plein. Je pense que c’est parfait pour l’été du 3 contre 3. C’est un peu différent. Ce n’est pas redondant, c’est juste du plaisir. Les filles, on est contentes d’être là. Ça garde en forme, on est des petites équipes, c’est super bien organisé et on est super bien traitées. C’est vraiment une belle expérience pour ma part. J’espère avoir la chance de rejouer l’année prochaine et les autres années. »
L’équipes des jeunes!
La capitaine Emmy Fecteau a décidé d’y aller avec majoritairement des joueuses universitaires lors de son repêchage: Rosalie Bégin-Cyr, Alexandra-Anne Boyer, Arianne Leblanc, Éloïse Caron et Santerre composent l’équipe et ont été aidées par les vétéranes Catherine Daoust et Jill Saulnier. Une stratégie qui fonctionne jusqu’à présent.
« On était les négligées en début de saison. On est une équipe très jeune. Emmy avait décidé de miser sur des joueuses universitaires, puis je pense que ça a porté fruit. On travaille fort et on est quand même talentueuses! Emmy est un très bel exemple à suivre. Elle travaille fort et ça donne vraiment le ton. »
On sent la détermination dans la voix de Gabrielle Santerre. Une détermination que j’ai rarament sentie dans la voix d’une jeune athlète de 21 ans. Je ne sais pas vers où sa carrière se dirigera dans les prochaines années, mais son ton de voix, ses réponses à la fois rafraîchissantes, pertinentes et intelligentes, me laissent croire qu’il n’y pas de plafond dans son cas.
Championnat canadien universitaire, Équipe Canada, LPHF. Tout semble possible pour Gabrielle Santerre.
La finale de la LSHL aura lieu ce soir à 18h30 au complexe sportif Hockey Etcetera. Équipe Accent Assurance, sans Rosalie Bégin-Cyr qui a déjà quitté pour la Suisse, affrontera l’équipe MTL Paddle Board de la capitaine Gabrielle David. La finale consolation débutera pour sa part à 17h15. Les billets sont au coût de 10$ en prévente et 15$ à la porte, le tout pour amasser des fonds pour la fondation canadienne du cancer du pancréas. Les matchs sont aussi présentés sur Facebook, Twitch et YouTube. Pour plus de détails, veuillez consulter le site livingsisu.com.
crédit photo: LSHL