Sites neutres dans la LPHF : les constats à tirer
La LPHF a annoncé ce matin que sept matchs seront disputés en terrains neutres, tous dans des arénas de la LNH. En incluant Québec, le total est de huit, soit six de plus que la saison dernière. Une question se pose maintenant : quels sont les constats à tirer de cette annonce?
Outre Québec qui aura son match le 19 janvier prochain, sept autres villes accueilleront un match de la ligue : Seattle, Vancouver, Denver, Buffalo, Raleigh, Détroit et Saint-Louis.
De cette annonce, il faut en tirer quatre principaux constats.
1-Faire découvrir le hockey féminin
L’un des buts de ces matchs est de tester des marchés pour de futures franchises. En ce sens, il est quelque peu surprenant de voir deux matchs être disputés dans l’Ouest étant donné qu’à court terme, il ne devrait pas y avoir de nouvelles équipes. Les coûts de transports seraient trop élevés pour une ligue qui ne fait pas encore de profits avec son sport. D’ailleurs, on n’y envoie que trois équipes, dont Montréal qui jouera les deux rencontres, dans un laps de temps de quatre jours, dans deux villes à 230 kilomètres de distance l’une de l’autre.
Par contre, l’autre objectif de ces matchs est de générer de l’intérêt pour le hockey féminin un peu partout en Amérique du Nord, d’un océan à l’autre. Dans cette optique, je peux comprendre la décision. De plus, on y jouera dans des arénas de la LNH, avec un premier match au Climate Pledge Arena, domicile du Kraken de Seattle et un second au Rogers Arena, domicile des Canucks de Vancouver.
2-L’effet Marie-Philip Poulin
Des six équipes, Montréal est celle qui sera la plus sollicitée alors qu’elle jouera quatre matchs en terrains neutres dans ce qu’on a surnommé La Grande Tournée.
Question d’être efficace dans les coûts de transports, avant de ramener la Victoire à la maison, il y aura un arrêt à Denver au Colorado, au Ball Arena, où l’Avalanche y joue. C’est donc trois matchs en huit jours que Montréal jouera à l’étranger, dans des arénas de la LNH. Une belle expérience en soi pour les joueuses.
Évidemment, le fait d’avoir celle qui est considérée comme la meilleure joueuse au monde en Marie-Philip Poulin n’est certainement pas étranger au choix de la Victoire pour cette tournée.
En mars, la ligue se dirigera vers le Lenovo Center à Raleigh, là où les Hurricanes de la Caroline jouent, ce qui en fera la partie de la LPHF jouée la plus au sud. Un peu comme les matchs disputés à Seattle, Vancouver et Denver je ne crois pas que Raleigh soit un marché possible pour la LPHF à court terme, et ce, pour les mêmes raisons. Denver est à plus de 1400 km de Minneapolis, alors que le marché le plus près de Raleigh est New York, situé à plus de 800 km.
3-Détroit, dans la mire de la ligue
En février, le KeyBank Center de Buffalo, domicile des Sabres, recevra un match entre Boston et New York. Contrairement à ceux précédemment mentionnés, Buffalo est un marché qui pourrait intéresser la LPHF à court terme. Dans un premier temps, il y a la proximité avec la frontière canadienne et le marché de Toronto.
Aussi, il y a un historique avec le hockey féminin. Les Beauts de Buffalo sont une équipe qui a œuvré dans la NWHL, puis dans la PHF de 2015 à 2023, gagnant la coupe Isobel en 2017. Buffalo avait été l’un des deux marchés, avec le Connecticut, à ne pas obtenir une franchise dans la LPHF. Le Connecticut allait finir par avoir des matchs sous l’ombrelle de l’équipe de New York. Toutefois, les amateurs n’étaient pas au rendez-vous et cette saison, aucun match n’y sera disputé.
Toujours en mars, Détroit recevra un deuxième match. La saison dernière, le Little Caesars Arena, domicile des Red Wings, a vu 13 736 amateurs franchir les tourniquets pour un match de la LPHF, un record d’assistance pour le hockey féminin professionnel aux États-Unis. Détroit fait d’ailleurs partie des favorites pour accueillir une franchise de la ligue, et ce, dès la saison prochaine. Sa sélection n’est donc pas une surprise.
Et finalement, Saint-Louis et son Enterprise Center, domicile des Blues, recevront également un match à la fin mars. Saint-Louis est un choix intéressant parce que dans la même région, plusieurs experts, dont moi, s’attendaient à ce que Chicago soit choisi. Surtout que Chicago est plus près des marchés actuels de la ligue.
Cela dit, il reste encore un terrain neutre à déterminer, soit un match entre Toronto et Ottawa le 16 février. Avec deux équipes canadiennes, est-ce qu’une ville canadienne comme Hamilton, Winnipeg ou Halifax pourrait être choisie? Aux États-Unis, il reste encore Chicago et Philadelphie qui faisaient partie des villes les plus discutées pour obtenir un tel match.
4-Le ScotiaBank Arena devrait avoir son match
Avec l’annonce de ces rencontres, le calendrier commence à se remplir. Outre celui du 16 février, il reste quatre matchs pour lesquels l’amphithéâtre reste à déterminer officiellement.
Le 25 janvier, New York jouera à Toronto dans ce qui devrait être le match joué au ScotiaBank Arena. Les Maple Leafs jouent à Ottawa, alors que les Raptors jouent à Atlanta, les deux en soirée. Le ScotiaBank Arena serait donc libre afin de répéter l’expérience de l’an dernier, alors que 19 285 personnes s’y étaient déplacées.
Le 1er mars, tel que je l’ai annoncé en exclusivité il y a quelques semaines, le match entre Boston et Montréal est prévu pour être disputé au Centre Bell, bien que la ligue ne l’ait pas encore officialisé.
Et il va rester les 8 et 26 mars, alors que Montréal et Toronto rendront respectivement visite au Fleet à Boston. Toutefois, le TD Garden a déjà des événements prévus pour ces deux dates.
crédit photo: LPHF