Comment voir Barbie en 2024
La LPHF a annoncé vendredi un partenariat avec Barbie. Si vous avez grandi dans les années 1980 ou 1990, se faire comparer à une Barbie pour une femme n’était pas nécessairement un compliment. Est-ce toujours le cas en 2024?
La société change et j’ai espoir qu’elle change pour le mieux. On fait partie d’un société beaucoup plus tolérante sur les différences. Lorsque j’étais petit, j’ai déjà demandé à mes parents pour Noël une maison de Barbie. Pas une Barbie. Juste la maison. Je voulais y jouer avec mes lutteurs de la WWF et mes He-Man. Je trouvais qu’il n’y avait pas cet équivalent du côté des jouets pour garçons. Mon père est né en 1931. Alors laissez-moi vous dire que l’idée n’a pas passé au conseil!
Aujourd’hui, un athlète accompli et père de famille comme Charles Hamelin porte du vernis à ongle à la télé en plein heure de grande écoute.
La société change.
Ce qui m’amène à parler du nouveau partenariat entre la LPHF et Barbie.
Si vous êtes dans la trentaine en montant, vous êtes peut-être surpris de cette entente. Vous avez connu l’époque où lorsqu’une fille se faisait traiter, oui, traiter de Barbie, ce n’était pas entièrement un compliment. En fait, ça voulait dire plusieurs choses.
Ça voulait dire que cette fille mettait plus d’énergie à se soucier de son apparence que n’importe quoi d’autre. Entre les lignes, ça avait aussi la connotation que cette fille était moins intelligente, parce qu’évidemment, si elle passait du temps sur ses cheveux et son habillement, elle ne pouvait passer du temps le nez dans ses livres. Pour bien des gens, être une Barbie équivalait à être une dumb blonde. Une Barbie ne pouvait pas être prise au sérieux.
C’est un peu le point que le film Legally Blonde avec Reese Witherspoon tentait de dénoncer. Une femme pouvait être blonde et bien paraître tout en devenant une bonne avocate.
Créé en 1959, Barbie a aussi été critiqué pour être associé aux stéréotypes de standards de beauté chez la femme et la pression d’avoir un certain look. Parce que même si Ken jouait un rôle secondaire dans l’histoire de Barbie, tout le monde ne la voyait pas comme un modèle féministe.
Un film qui change la donne
Mais la société change et l’été dernier, le film Barbie de Greta Gerwig, avec Margot Robbie et Ryan Gosling, est venu modifier la perception de Barbie. Succès critique avec 88% de revues positives sur Rotten Tomatoes, le film a généré des recettes de 1.446 millard au box office à travers le monde, bon pour le premier rang. Au Québec, il a terminé deuxième avec un peu plus de 11 millions de recettes.
« Barbie représente l’autonomisation des femmes et, à l’instar de la LPHF, fait tomber les barrières entre les sexes pour redéfinir ce qui est possible pour les femmes et les filles de tous âges », a déclaré la vice-présidente principale des opérations commerciales, Amy Scheer.
Dans le film, Barbie est vue comme une icône féministe. Parce que malgré l’abondance de rose, Barbie perd sa superficielle perfection, frappe un homme qui tente de la touchée de façon inappropriée et lorsqu’on lui donne le choix de demeurer cette superficielle version de la femme ou de devenir une vraie personne, elle choisit le vrai monde.
« En tant que marque, Barbie s’efforce d’inspirer le potentiel illimité de chaque fille et nous sommes ravis de travailler avec la LPHF pour susciter de nouveaux rêves pour les joueuses de hockey au Canada », a pour sa part commenté Tara George, directrice générale de Mattel Canada.
Comme lE rose de 1990
En effet, dans le long métrage, les Barbies sont présidentes, juges et docteures. Le but est de dire que si Barbie peut devenir ce qu’elle veut, les femmes peuvent, elles aussi, devenir ce qu’elles veulent et faire le métier qu’elles veulent. Avocates, scientifiques…et joueuses de hockey!
Demander à commenter ce partenariat, la directrice générale de Montréal, Danièle Sauvageau, y est allé d’un analogie intéressante.
« Au premier championnat du monde, Hockey Canada croyait que de nous faire jouer avec un chandail rose était une bonne idée. Penses-tu que moi je l’avais trouvé bonne cette idée-là? J’étais comme ça se peut pas, c’est un manque de respect. Ils m’ont répondu que c’était pour faire parler le monde qui ne connaissait pas le hockey féminin. Au fil des années, le chandail rose est devenu un peu le chandail héritage. Alors ce que j’ai appris c’est que souvent on va douter d’une idée, mais regarde aujourd’hui, on s’en sert de modèle. Ça a pris la première Barbie pour en avoir une deuxième. »
La société change. À quand une Barbie avec un chandail rose vintage de 1990?
crédit photo: Amazon/Mattel