La LPHF innove pour les séries et le repêchage 

La LPHF a tenu un point de presse plus tôt aujourd’hui et a annoncé quelques innovations que j’aime bien, autant pour le format des séries éliminatoires que pour le repêchage.

En ce qui concerne les séries éliminatoires, les quatre premières équipes prendront part aux séries d’après-saison et autant les demi-finales que la finale seront des séries 3 de 5. Les matchs 1-2-5 seront des parties jouées à la maison pour l’équipe ayant l’avantage de la glace et les matchs 3-4 seront joués à l’extérieur. 

De plus, l’équipe qui terminera au premier rang aura le choix de son adversaire, lors de sa demi-finale, entre l’équipe qui aura terminé au troisième rang et l’équipe qui aura terminé au quatrième rang. 

Je dois dire qu’il s’agit d’un beau bonus pour l’équipe qui trônera au sommet à la fin de la saison régulière. L’idée d’affronter la moins bonne équipe est aidante, mais de donner l’option est encore mieux je pense. Il arrive que la quatrième équipe puisse avoir été la bête noire de la première tout au long de la saison et de cette façon, l’équipe au premier rang aura un réel avantage.

Par ailleurs, on prévoit débuter les séries dans les deux à trois jours suivant la fin de la saison régulière, soit le 5 mai prochain. 

Le plan Gold

L’autre innovation concerne l’équipe qui choisira au premier rang du prochain repêchage. Il n’y aura pas une loterie, mais plutôt un système de points, créé par le statisticien Adam Gold il y a une dizaine d’années. 

À partir du moment où une équipe sera mathématiquement éliminée des séries, elle commencera à accumuler des points pour le premier choix au repêchage, selon le même système de points qu’en saison régulière. L’équipe qui aura le plus de points aura le premier choix. Dans le cas de la LPHF, ce sera donc une course à deux. 

Bien évidemment, le but est d’éviter que les équipes décident de couler au classement, ce qu’on appelle habituellement le tanking. Une des critiques de ce système, s’il était appliqué à la LNH, est que les équipes de la LNH commenceraient simplement à couler au classement plus tôt dans la saison, question d’être éliminées des séries plus rapidement afin de pouvoir commencer à accumuler des points. Dans un calendrier de 82 matchs, je peux comprendre. Dans un calendrier de 24 matchs (on en prévoit au moins 30 la saison prochaine), c’est différent. La marge de manœuvre est moins grande. Et il y a aussi une meilleure parité dans la LPHF, qui est plus facile à atteindre avec seulement six équipes. 

Aussi, rien n’empêcherait la ligue de débuter l’accumulation de points plus tôt dans la saison si elle voyait que les équipes décidaient de couler au classement dès le début de celle-ci. Je n’ai jamais été un fan de la loterie et je crois que cette façon de faire est peut-être la plus juste pour obtenir un premier choix. J’aime l’idée que tu dois gagner pour obtenir le premier choix, contrairement à ce qu’on voit en ce moment. Et je ne suis pas le seul.

« La seconde que tu commences à convaincre quelqu’un de prendre pour l’équipe adverse, tu es une étape plus près de perdre un partisan », avait dit l’ancien joueur et supporter de ce système, Shane Doan, il y a quelques années.

Dans le cas d’une égalité, l’équipe avec le plus de victoires en temps règlementaire obtiendra le premier choix et si une égalité persistait encore, ce serait l’équipe avec le plus de victoires combinées. D’autres bris d’égalité sont prévus si l’égalité continuait.

Pas de calendrier pour une expansion ou un club-école

Toujours en lien avec le repêchage, la ligue a confirmé mardi que le repêchage contiendrait sept rondes pour un total de 42 joueuses repêchées. La vice-présidente séniore des opérations hockey, Jayna Hefford, et le membre du conseil d’administration et consultant spécial, Stan Kasten, ont confirmé que la ligue ne prévoit pas ajouter d’équipes la saison prochaine, ni de débuter un système de clubs-écoles. En fait, ils ne savent pas encore quand tout ça sera implanté.

« C’est absolument sur notre radar au fur et à mesure que la ligue va grandir et se développer, a mentionné Hefford. Avoir un système de développement pour les joueuses sera très important et éventuellement une expansion, mais nous serons très stratégiques avec notre façon de développer la ligue. Il n’y a aucun calendrier de prévu à cet effet. »

Je comprends la perspective de la ligue, mais je trouve quand même qu’il s’agit d’un couteau à double tranchant. La ligue doit être une ligue d’élite, doit garder une parité et doit s’assurer que les joueuses sont de calibre professionnel. D’autre part, il ne faut pas attendre trop longtemps et risquer de perdre de bonnes joueuses au profit de l’Europe ou pire, que ces joueuses passent à autre chose et se retirent du hockey. N’oublions pas que la plupart des joueuses ont des études universitaires et ont un plan B si jamais le hockey ne fonctionnait pas.

Un contrat de 10 jours en séries

• Parmi les autres sujets discutés, on a confirmé qu’il y aura encore plus de matchs en terrain neutre, dans des marchés de la LNH qui n’ont pas déjà une équipe dans la LPHF. Kasten a aussi mentionné qu’il aimait que les équipes jouent dans plus d’un aréna. « Il va y avoir un aréna principal, mais il pourra y avoir des matchs dans d’autres arénas et aussi dans des lieux neutres. »

• La date limite pour les transactions sera le 17 mars à 23h59.

• On n’a toujours pas une annonce à faire sur le trophée qui sera remis aux gagnantes des séries ni le nom que portera ce trophée. Dans les autres ligues féminines du passé, on a utilisé la coupe Isobel, en l’honneur de Lady Isobel Gathorne-Hardy, une des premières femmes à jouer au hockey et la fille de Lord Stanley, celui-là même qui a donné son nom à la fameuse coupe. On a aussi utilisé la coupe Clarkson, en l’honneur de la gouverneure générale du Canada, Adrienne Clarkson.

• Pour les séries éliminatoires, une joueuse qui aura joué au moins un match en saison régulière sera éligible à signer un contrat à court terme de 10 jours pour les séries éliminatoires, et ce, même si la joueuse a déjà signé les deux contrats de 10 jours maximum permis par la convention collective en saison régulière.

• Stan Kasten a mentionné que les revenus sont plus élevés que les projections, mais que les dépenses le sont aussi. Il considère la chose normale la première année d’une nouvelle compagnie.