Herb Carnegie: Le meilleur selon Jean Béliveau.

Au début des années 50, les Aces de Québec étaient des terreurs dans la ligue séniore du Québec qui est par la suite devenue la ligue de hockey du Québec. Le Colisée vibrait sous les exploits du légendaire Jean Béliveau. Le trifluvien dominait, récoltant 83 et 89 points lors des saisons 1951-1952 & 1952-1953 respectivement. Mené par le Gros Bil, Ludger Tremblay et Armand Gaudreault, les Aces devenaient champion de la Coupe Alexander en 1951-1952.

Malgré le fait qu’il ne figurait pas au sommet de la liste des pointeurs de l’équipe, un joueur avait marqué le légendaire capitaine numéro 4 du Canadien. Ce joueur : Herb Carnegie.  Selon le grand journaliste sportif québécois Roger Brulotte, Jean Béliveau a souvent mentionné qu’Herb Carnegie est le meilleur joueur avec qui il a joué chez les Aces. De loin même.

Sans le savoir, Herb ouvrait la voie pour que Willie O’ree deviennent le premier joueur noir à jouer dans la LNH. Inopinément, la route pour les joueurs noirs dans ces années ressemblait pas mal aux routes qu’on a à Montréal. Pleine de trous.

Comme Herb, Willie a joué avec les Aces et faisait bonne figure.  Willie devenait le premier joueur noir à jouer dans la LNH, lorsqu’il enfilait le chandail des Bruins de Boston, le 18 janvier 1958. Cependant, ça aurait dû être Herb.

Les Rangers de New York avaient pris le pari d’invité Carnegie à leur camp d’entraînement en 1948. Ils lui proposaient un contrat de 2 700$ pour jouer dans les mineurs. C’est un des trois contrats offert par New York que l’originaire de Toronto refusa. C’était considérablement moins d’argent qu’à Québec et son objectif était de jouer dans la LNH, pas dans les mineurs. Les Rangers signaient plutôt Larry Kwong qui devenait, le 13 mars 1948, le premier joueur de couleur à jouer dans la LNH.  Le Chinois d’origine jouait une présence en troisième période avant de lui aussi se faire ostraciser malgré ses habilités au-dessus de la moyenne. Seul Jean Béliveau avait marqué plus de buts que Kwong en 1951-1952 dans la ligue de hockey du Québec. L’année précédente, il avait été sacré joueur par excellence de la ligue devant Béliveau. Menée par Toe Blake, son équipe, les Braves de Valleyfield remportaient le championnat.

En termes de talent, Carnegie a toujours été un espoir potentiel pour la LNH.  Au point qu’en 1938, Conn Smythe qui était le propriétaire des Leafs avait déclaré qu’il l’aurait pris dans son équipe s’il était blanc. Il aurait même dit qu’il donnerait 10 000$ à la personne étant capable de rendre Herb blanc. Carnegie n’était pas le premier à subir les foudres racistes de Conn Smythe. Il aurait comploté pour bannir Joe Ironstone, le premier joueur juif à jouer dans la LNH après une négociation de contrat corsée. Il aurait aussi échangé le défenseur Alex Levinsky après avoir appris ses origines juives. Smythe a même publiquement déclaré, en 1939, être contre l’arrivée de propriétaires juifs pour la franchise à Buffalo. C’est à se demander ce que ça va prendre à la LNH pour faire changer le nom de son trophée remis au joueur le plus utile des séries éliminatoires. Mais en même temps… Hockey is for Everyone qui disent.

On s’égare.

Avant d’arrivés aux Aces, à Sherbrooke, Carnegie avait terminé au sommet des pointeurs la LHPQ à 3 reprises consécutive. Lors d’une de ces saisons, il avait accumulé 127 points en 56 rencontres. Il se démarquait par ces qualités de plus que celles de compteur. Ses habiletés athlétique dépassaient même le hockey. Ces deux championnats canadien de golf en sont la preuve.

Son rêve de jouer dans la LNH ne se réalisera jamais. À la fin de sa carrière, Herb décida d’ouvrir une école de hockey pour aider les jeunes à devenir de bons citoyens à travers les fondamentaux du hockey. Son école, Les Aces du Hockey est devenu une icône de la culture populaire lorsqu’elle a fait une apparition bien marquée dans une édition de la bande dessinée Spider-Man. Le succès de la première parution, lui a valu une seconde édition.

Sa biographie de 1996, A Fly in a Pail of Milk: The Herb Carnegie Story est tune suggestion intéressante pour les personnes qui veulent s’informer sur l’une des plus belles histoires qui n’a jamais vu le jour dans la LNH.

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