Les Stingers, encore l’équipe à battre

Après une saison couronnée de succès avec une victoire au championnat canadien des Stingers, une médaille de bronze des Carabins et le titre de joueuse de l’année au Canada qu’a remporté la recrue Gabrielle Santerre, c’est le début d’une nouvelle ère dans le hockey universitaire féminin québécois. En effet, pour la première fois depuis la saison 2008-2009, il n’y aura que quatre équipes dans le RSEQ, alors qu’Ottawa et Carleton ont quitté la ligue pour jouer dans leur province.

Après deux saisons de 25 matchs, la saison actuelle comprendra 21 matchs en saison régulière. Toutes les équipes vont s’affronter à sept reprises, ce que redoute à peu près tout le monde à qui j’ai parlé.

Le tout débute ce soir, alors que les Gaiters de Bishop’s rendront visite aux Carabins au CEPSUM de l’Université de Montréal, et se terminera le 21 février. Toutes les équipes participeront aux séries éliminatoires, alors que les demi-finales et la finale seront des séries 2 de 3. Le championnat canadien aura lieu du 20 au 23 mars à Elmira en Ontario, un peu au nord de Kitchener.

Voici donc un tour d’horizon de ce à quoi il faut s’attendre pour la saison 2024-2025.

Concordia sera encore très forte

Avec les départs d’Emmy Fecteau (LPHF), Rosalie Bégin-Cyr (Suisse) et de Chloé Gendreau (retraite), l’attaque des Stingers reposera sur Jessymaude Drapeau, Émilie Lussier, Émilie Lavoie et Zoé Thibault, qui devraient toutes se retrouver dans le top 10 des meilleures pointeuses du circuit. Il y aura certes moins de profondeur que l’an dernier et des joueuses qui avaient un rôle différent devront contribuer davantage. À la défense, la vétérane Léonie Philbert revient pour une sixième et dernière saison et elle sera principalement appuyée par Alexandra-Anne Boyer et Camille Richard.

L’équipe pourra aussi compter sur un transfert de la NCAA, alors que l’attaquante de Calgary, Lexi Bedier, se joindra aux Stingers cette saison. Cette dernière jouait avec Penn State lors des trois dernières campagnes.

Devant le filet, Concordia pourra compter sur les mêmes deux gardiennes que l’an passé, soit le duo composé d’Arianne Leblanc et de Jordyn Verbeek. On se rappellera que Leblanc s’était blessée l’an dernier au tout début des séries éliminatoires, après avoir connu toute une saison à sa première année dans la ligue, étant nommée sur la première équipe d’étoiles du circuit. Elle est rétablie à 100% et a même joué l’été dernier dans la LSHL. Leblanc sera un atout fort important pour l’équipe cette saison. Elle n’a d’ailleurs accordé qu’un seul but en trois matchs préparatoires.  

L’équipe a eu une fiche de 8 victoires et une seule défaite dans sa présaison, dont des victoires face aux Catamounts de Vermont et aux Warriors de Merrimack de la NCAA. Julie Chu et sa bande auront donc encore une fois les yeux rivés sur le championnat canadien. 

Avec sept parties contre chaque équipe, la saison régulière parfaite de l’an dernier sera plus difficile à répéter, mais une quatrième participation consécutive aux nationaux est une très forte possibilité. Les Stingers seront encore l’équipe à battre cette année.

Les Gaiters peuvent penser aux nationaux


Du côté des Gaiters de Bishop’s, on a vraiment espoir de participer au championnat national pour la première fois, alors que plusieurs joueuses ayant gradué l’an dernier ont décidé de revenir cette année et donner une chance à l’équipe de réaliser son objectif. L’équipe dirigée par Valérie Bois a eu une fiche parfaite de 7 victoires en autant de rencontres en matchs préparatoires, face à des universités de l’Ontario et des Maritimes, dont la toujours dangereuse UNB, de même que deux matchs contre Équipe Québec des moins de 18 ans.

L’attaque va passer par le trio composé de Gabrielle Santerre, Maude Pépin et Justine Turcotte. Santerre et Pépin ont été les deux meilleures pointeuses du circuit l’an dernier, alors que Turcotte a terminé au 10e rang. Pépin a aussi été la meilleure buteuse de la ligue.

Il ne faut pas oublier l’apport de Neleh Vigneau Sargeant qui a terminé au quatrième rang des meilleures pointeuses. D’ailleurs, le top 10 comprenait six joueuses des Stingers et quatre des Gaiters.

La perte de Marie-Camille Théorêt (Autriche) fera mal à la ligne bleue, mais l’ajout de la recrue Daphné Boutin, cinquième meilleure pointeuse chez les défenseuses au niveau collégial l’an dernier, alors qu’elle jouait avec Lennoxville, devrait compenser, en partie, le départ de la défenseuse étoile. Selon ce que j’entends, il faut s’attendre à une excellente saison recrue de la part de Boutin. Une autre ancienne de Lennoxville, Naomi Côté, qui a obtenu 39 points en 30 matchs, bons pour le 7e rang des meilleures pointeuses du circuit collégial l’an dernier, s’amène également à Bishop’s, tout comme l’ancienne des Titans de Limoilou, Noémie Fontaine, qui a connu de forts matchs au cours de la présaison. Le recrutement de Bishop a été l’un des meilleurs, sinon le meilleur lors de la dernière entre-saison.

Devant le filet, le duo d’Ericka Gagnon et Aglaé René de Cotret devrait se partager le travail, alors que Gagnon avait été la deuxième meilleure gardienne recrue de la ligue l’an dernier.

La détermination de Santerre d’amener ce programme de hockey au sommet est très forte et je ne serais pas surpris de voir les Gaiters se rapprocher des Stingers au classement cette saison.

Reconstruction pour les Carabins

Au CEPSUM, on parle d’une reconstruction alors que 13 des 23 joueuses sont des joueuses de première ou deuxième année. L’équipe a entre autres perdu sa gardienne numéro un Aube Racine (retraite), la capitaine Jessika Boulanger (Suisse), la joueuse de défense étoile Kelly-Ann Nadeau (LPHF) et l’attaquante Joannie Garand (retraite).

On devra maintenant rebâtir autour de la nouvelle capitaine Amélie Poiré-Lehoux, l’attaquante Marie Terriault et la joueuse de défense Jade Picard. Cette dernière avait été votée sur la deuxième équipe d’étoiles l’an dernier et sur la première équipe l’année précédente.

Elles devront toutefois être bien appuyées par de jeunes joueuses telles que Wikona Laloche et Kaléann Laforge, toutes les deux sur l’équipe d’étoiles des recrues la saison dernière, de même que Laurie-Ann Éthier, qui avait reçu le même honneur la saison précédente.

D’ailleurs, on est très content du recrutement du côté des Carabins. L’équipe pourra compter sur deux des 13 meilleures pointeuses du circuit collégial québécois la saison dernière. L’attaquante Catherine Proulx a obtenu 41 points en 30 matchs l’an dernier avec Lennoxville, alors que l’attaquante Lea Salem a pour sa part obtenu 25 points avec le collège Dawson.

Malgré leur jeune équipe, le système de jeu des Carabins et de l’entraîneuse Isabelle Leclaire les aidera lorsqu’ils joueront contre Bishop et Concordia. Le départ de Nadeau va laisser un vide à la défensive, mais à l’attaque, l’équipe devrait être plus dangereuse que l’an dernier. Elle a d’ailleurs remporté quatre de ses sept matchs préparatoires face à des équipes ontariennes, dont Carleton et Ottawa.

Devant le filet, c’est l’auxiliaire de Racine l’an dernier, Maude Desroches, qui sera la gardienne numéro un, elle qui en sera à sa troisième saison.

Lumière au bout du tunnel à McGill

Du côté des Martlets de McGill, on jouera dans un tout nouvel environnement, alors que des travaux ont lieu à l’aréna McConnell. L’aréna construit en 1956 doit moderniser ses systèmes et la date d’achèvement prévue de ces travaux est septembre 2025. C’est la raison pour laquelle l’équipe jouera ses matchs locaux dans le petit amphithéâtre de la Place Bell à Laval.

Toutefois, le défi tout au long de la saison sera le voyagement entre l’université et la Place Bell. Avec la circulation, on parle de près d’une heure en voiture. Ce sera donc une adaptation pour tout le monde.

Cela dit, sur la glace, McGill devrait faire mieux que ses sept victoires combinées lors des deux dernières saisons. Le pouls autour de l’équipe est bon et on sent qu’on a enfin une formation permettant de se rapprocher du trio de tête de la ligue. En matchs préparatoires, on a marqué plus de buts qu’à pareille date la saison dernière. McGill est d’ailleurs la seule autre université avec Concordia à avoir joué contre des équipes de la NCAA, ayant affronté Yale et Brown.

L’entraîneuse Alyssa Cecere pourra compter sur l’attaquante Catherine Foulem, un transfert de Boston University, qui a impressionné cet été dans la LSHL. L’athlète originaire du Nouveau-Brunswick a obtenu 22 points en 35 rencontres avec les Terriers la saison dernière et devrait être une joueuse dominante dans la ligue. Elle pourrait changer le visage de l’équipe à elle seule et je ne serais pas surpris de la voir parmi les meilleures pointeuses de la ligue.  

Foulem débutera la saison aux côtés de deux joueuses de deuxième année, Taylor Garcia et Megan Kronwald. Cette dernière a connu une progression assez fulgurante, passant du quatrième au premier trio. De ce que j’entends, plusieurs joueuses de deuxième année ont aussi amélioré leur jeu, ce qui est de bon augure pour les Martlets.  

On a aussi ajouté du gabarit avec une Ontarienne de 6 pieds, Jordyn Watson et de l’expérience, avec une recrue de 19 ans, Katya Blong, qui jouait en Nouvelle-Zélande lors des deux dernières saisons. Seule ombre au tableau, Sarah-Maude Lavoie est une fois de plus blessée et ne pourra jouer le match d’ouverture de son équipe. La native de Victoriaville a beaucoup de talent et avait connu une bonne dernière année avec les Titans de Limoilou, mais n’a joué que 17 matchs en deux saisons avec McGill à cause des blessures.

Devant le filet, Jade Rivard-Coulombe, sera à nouveau la gardienne numéro un de l’équipe, elle qui a joué 18 des 25 matchs de son équipe l’an dernier à sa saison recrue. Elle a été blessée au cours de l’été, mais elle s’est bien remise et sera devant le filet des siennes samedi.

Prédictions 2024-2025

En terminant, j’y vais de mes prédictions pour la saison.

Classement

  • 1-Concordia
  • 2-Bishop’s
  • 3-Montréal
  • 4-McGill

Championnes des séries

Stingers de Concordia

Joueuse par excellence

Gabrielle Santerre (Bishop’s)

Gardienne de l’année

Arianne Leblanc (Concordia)

Défenseuse de l’année

Léonie Philbert (Concordia)

Recrue de l’année

Daphné Boutin (Bishop’s)

crédit photo: Instagram des Stingers de Concordia

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