Le hockey, une affaire de famille pour Zoé Thibault

Être l’enfant d’un parent qui a connu du succès et œuvrer dans le même domaine que lui n’est pas toujours facile et peut parfois créer des tensions, autant sur le plan professionnel que personnel. 

Les plus anciens se rappelleront de la relation entre Bernard « Boom Boom » Geoffrion et son fils Danny avec le Canadien de Montréal, mais les exemples sont nombreux, peu importe le champ d’activités.

Toutefois, il semble y avoir quelques exceptions et la famille Thibault en est une.

Tous les amateurs de hockey du Québec connaissent ou ont entendu parler de Jocelyn Thibault. Ne serait-ce que parce que tous les 6 décembre depuis 1995, on nous rappelle la transaction qui l’a amené à Montréal en échange de Patrick Roy, une des transactions les plus notoires dans l’histoire du Tricolore. 

Jocelyn et sa conjointe Mélanie ont eu trois filles entre 1999 et 2003: Noémie, Zoé et Annabel. Et signe de leur temps, les trois ont joué au hockey jusqu’à un certain niveau. 

« C’est vrai que c’est quand même spécial que toutes les trois, on ait joué à un bon niveau », avoue Zoé, attaquante avec les Stingers de Concordia.

Du groupe, c’est elle qui a joué le plus longtemps et qui a connu le plus de succès sur la glace. L’ainée Noémie a terminé sa carrière après six matchs avec les Gaiters de l’Université Bishop’s, alors que la cadette, Annabel, a arrêté après deux saisons avec les Cougars du Collège Champlain-Lennoxville. De son côté, Zoé entamera sa cinquième et dernière saison avec les Stingers.

Une histoire d’amour avec Sherbrooke

La région de Sherbrooke est l’endroit où les Thibault se sont installés à la fin de la carrière du paternel. Les liens entre la ville et Jocelyn remontent à ses années juniors avec les Faucons de Sherbrooke dans la LHJMQ. C’est à ce moment qu’il a fait la rencontre de Mélanie. Puis après une carrière qui s’est terminée en 2008, il a investi dans une équipe d’expansion de la LHJMQ basée à Sherbrooke (le Phoenix) et dans un complexe sportif qui porte son nom, en plus de s’impliquer avec ses filles dans le hockey féminin. 

« Mon père m’a coaché quand j’étais plus jeune, raconte l’athlète de 24 ans. En fait il nous a coachées toutes les trois. Ma grande sœur et moi avions fait partie de la première équipe de hockey féminin à Sherbrooke. Il ne nous a jamais mis de pression pour qu’on joue, il ne nous réprimandait pas dans l’auto en revenant si on avait connu un mauvais match. Tout se passait super bien! »

Et si vous pensez que d’avoir un père plus connu que les autres pourrait rendre les choses plus complexes, ce n’est pas du tout le cas. En fait, la célébrité de son père ne semble pas impressionner Zoé outre mesure. Elle en a l’habitude. 

« J’ai vraiment réalisé qu’il était connu quand il est revenu au Québec après sa carrière. Dans les restos par exemple, les gens le reconnaissaient. Alors pour moi, c’est comme ça depuis toujours. J’avais beaucoup d’amis pour qui c’était aussi leur réalité. »

Étant née en 2001, Zoé n’a pas beaucoup vu jouer son père dans la LNH. 

« J’avais 7 ans quand il a arrêté de jouer. J’ai quelques souvenirs de l’avoir vu jouer à Pittsburgh et à Buffalo, mais c’est tout. »

Le « Zoé Fan Club »

Les Thibault sont une famille tissée serrée. D’ailleurs, Zoé peut compter sur un fan club lorsqu’elle joue à l’aréna Ed Meagher à Montréal, le domicile des Stingers. 

Sa mère, sa jeune sœur et son copain ne manquent pas beaucoup de matchs. Son père est aussi souvent sur place, alors que son parrain, l’ancien du Canadien Patrick Poulin, vient faire son tour de temps en temps.

« Ma mère n’en manque pas un, précise Zoé. Mais au moins, maintenant je suis la seule à jouer. Quand on jouait les trois, c’était plus compliqué pour elle! Ma petite sœur habite avec moi à Montréal, mais ma grande sœur est retournée à Sherbrooke. Alors c’est plus difficile pour elle. Ma mère est même venue me voir à la LSHL cet été! »

Des Stingers aux Canadiens?

Après avoir joué son hockey mineur à Sherbrooke, après avoir fait partie d’Équipe Québec des moins de 18 ans en 2017 et après avoir complété son parcours collégial avec Champlain-Lennoxville, terminant parmi les trois meilleures pointeuses de la ligue à sa dernière saison, c’est avec Concordia que Zoé s’est ensuite alignée.

Avec les Stingers, elle a eu l’opportunité de remporter deux championnats canadiens. Le premier à sa toute première saison en 2022 et le second lors de la saison presque parfaite de l’équipe en 2024. 

Lors de cette saison, au sein d’une équipe qui comprenait les Emmy Fecteau, Émilie Lussier, Émilie Lavoie et Jessymaude Drapeau, Zoé a terminé au cinquième rang des meilleures marqueuses de son équipe et au 11e rang du RSEQ, avec une production de 22 points en 24 matchs. 

Toutefois, la prochaine année sera la dernière pour Zoé. C’est elle qui me le confirme. Elle ne s’inscrira pas au repêchage de la LPHF ou n’ira pas jouer en Europe comme certaines de ses anciennes coéquipières. Par contre, elle aimerait demeurer impliquée dans le hockey. 

« J’étudie en marketing et en gestion de la chaîne d’approvisionnement. Je suis en stage avec CCM en marketing. Et mon rêve est de travailler un jour pour le Canadien de Montréal, explique Zoé. Mais je suis super excité pour ma dernière saison. On a toujours trouvé le moyen de gagner à Concordia et de se relever quand on perdait », ajoute celle qui espère remporter un dernier championnat avant de prendre sa retraite. 

Remplaçante à la LSHL

L’un des aspects les moins discutés de la LSHL, ce sont les remplaçantes. Parce que ça demeure une ligue d’été qui est bénévole. Et certaines joueuses ont des vacances de prévues ou encore, lors des dernières semaines, certaines doivent déjà quitter le Québec pour les camps d’entraînement en Europe ou dans la NCAA. En plus de tous les petits bobos ou rhumes qu’il peut y avoir au fil de l’été. 

C’est donc la responsibilité des capitaines de chaque équipe de trouver des joueuses appelées à remplacer les régulières. Zoé en fait partie, si bien qu’elle a joué pour les quatre équipes de la ligue cet été et n’a manqué qu’une seule semaine. Personnellement, je ne l’avais même pas réalisé!

Le tout n’a pas empêché Zoé d’avoir beaucoup de plaisir, au contraire!

« J’ai adoré jouer avec et contre des joueuses comme Marie-Philip Poulin, Brianne Jenner et Kristin O’Neil. Leur intensité, même dans une ligue d’été, est quelque chose à voir! »

Malheureusement, Zoé ne jouera pas les demi-finales ce soir, mais ce n’est pas impossible qu’elle soit appelée la semaine prochaine pour les finales. Le premier match est prévu pour 17h15 et le second vers 18h30, le tout au complexe sportif Hockey Etcetera à Mont-Royal. Les billets sont au coût de 12.50$ sur le site web de Living Sisu, le tout pour amasser des fonds pour la fondation canadienne du cancer du pancréas. Les matchs sont aussi présentés sur les réseaux sociaux de La Poche Bleue et de Living Sisu. Pour plus de détails, veuillez consulter le site livingsisu.com.

crédit photo: Instagram Zoé Thibault

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