De Tokyo à Montréal, la fabuleuse histoire de Lunasa Sano
En février 1998, tous les jeux étaient tournés vers Nagano, au Japon, là où les Jeux olympiques y étaient présentés. Non seulement il s’agissait de la première fois que les joueurs de la LNH pouvaient représenter leur pays, mais c’était aussi la toute première fois que le hockey féminin était une discipline olympique.
Deux mois plus tard, naissait à Tokyo Lunasa Sano.
Avançons rapidement vers 2024, Sano est une joueuse de hockey accomplie, qui passera l’été à Montréal afin de jouer dans la Ligue de hockey Living Sisu.
« Je n’avais jamais pensé à ça! Mais c’est vrai. Je suis né tout de suite après les Jeux », réfléchit Sano. Il faut la comprendre. La connexion entre les deux n’est qu’une pure coïncidence. Dans les faits, les parents de Sano n’étaient pas des amateurs de hockey et les Jeux de Nagano n’ont aucunement influencé son choix de carrière. C’est plutôt sa professeure de piano qui a joué ce rôle.
« Le hockey n’est pas du tout populaire au Japon, explique l’athète de 26 ans. Mais il se trouve que j’ai vécu près d’une petite patinoire locale quand j’avais cinq ans et un jour, j’ai regardé des petits enfants jouer au hockey sur cette patinoire. Toutefois, mes parents n’étaient pas du tout familiers avec le hockey, alors nous nous sommes tous demandés quel était ce sport. Mais ça me semblait très intéressant. Je voulais juste essayer, seulement parce que je n’avais jamais vu ce sport auparavant. J’ai demandé à mes parents s’ils me laisseraient jouer. Ils ont dit non au début parce que je n’avais que cinq ans, j’étais trop petite et aussi, j’étais une fille. J’allais à des cours de piano à l’époque, puis le fils de ma professeure de piano jouait au hockey pour l’équipe que je regardais. Alors j’ai parlé de hockey à ma professeure et elle m’a dit qu’elle pouvait parler à mes parents. Ma professeure a donc convaincu mes parents de me laisser jouer et c’est comme ça que j’ai commencé. »
Une finissante de Harvard
Puis, après avoir fait l’équipe nationale japonaise dans sa catégorie d’âge à 16 ans, l’idée d’aller jouer en Amérique du Nord lui passe par la tête, question de s’améliorer et d’un jour, jouer pour l’équipe nationale séniore. Elle visite donc plusieurs universités, principalement sur la côte est américaine et décide d’appliquer à Harvard. Elle ne parlait pas du tout anglais à l’époque, l’un de ses nombreux défis.
« Tout était un défi pour être honnête. J’avais commencé à apprendre l’anglais à l’aide d’un manuel au Japon, mais je n’avais jamais utilisé l’anglais dans une conversation, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Avoir une conversation quotidienne avec mes coéquipières n’était pas facile au début. Et aussi, la culture est très différente. Je pense que la culture japonaise et la culture nord-américaine sont presque aux opposées en termes de comment les gens interagissent les uns avec les autres. Ça m’a pris deux ans avant de me sentir vraiment à l’aise. »
Elle y passera tout de même les quatre prochaines saisons, graduant en histoire des sciences. D’Harvard, elle ira jouer une saison en Autriche et une autre, la saison dernière, en Finlande. Mais l’envie de revenir jouer en Amérique du Nord l’interpellait.
« L’été dernier, j’ai découvert cette ligue trois contre trois sur Instagram et je voyais beaucoup de joueuses que je connaissais, qui jouent pour Équipe Canada ou dans la LPHF. Et ça avait l’air vraiment amusant. Alors je me suis dit que ce serait génial comme expérience. Mais je ne connaissais personne à Montréal. Je ne connaissais personne dans la ligue. Donc, ce printemps, je faisais des recherches sur cette ligue et j’ai trouvé Oliver (Olivier Gervais, l’un des organisateurs) et je lui ai envoyé un DM pour savoir si je pouvais rejoindre la ligue. C’est un peu comme ça que ça a commencé. Nous avons discuté et il a accepté! C’est pourquoi je suis ici à Montréal cet été. »
Les Olympiques et la LPHF
Dans deux ans, ce serait un rêve pour Sano de participer à ses premiers Jeux olympiques. Elle voit d’ailleurs son été à Montréal comme une façon de s’améliorer en jouant avec des joueuses plus expérimentées. À court terme, elle retournera en Finlande pour y jouer une deuxième saison.
« Je prévois retourner en Finlande, à moins qu’une meilleure opportunité hockey se présente. »
Une opportunité comme une invitation à un camp d’entraînement d’une équipe de la LPHF par exemple?
« Écoute, on ne sait jamais! » a-t-elle conclu!
En attendant, c’est avec l’équipe de Marie-Philip Poulin et Laura Stacey que Sano jouera cette saison. Ce sera d’ailleurs le premier match des joueuses de l’équipe de Montréal dans la LPHF. En plus de Poulin et Stacey, Kristin O’Neill et Erin Ambrose y seront, tout comme Catherine Dubois, qui y était la semaine dernière, mais qui vient de signer un contrat d’un an avec l’équipe. La défenseuse Amanda Boulier y sera également cette semaine comme joueuse de remplacement.
Le tout débute à 17h15 ce soir au Complexe sportif Hockey Etcetera. Les billets sont au coût de 20$. Sinon, les matchs sont présentés sur Facebook, Twitch et YouTube. Pour plus de détails, veuillez consulter le site livingsisu.com. Rappelons que tous les bénéfices de la vente des billets seront donnés à une œuvre caritative en soutien au https://pancreaticcancercanada.ca/
crédit photo: Instagram Lunasa Sano