Où sont les Québécoises?
Hockey Canada a publié la liste des 48 joueuses qui seront invitées au camp d’entraînement de son équipe nationale, en prévision des championnats mondiaux et qui aura lieu du 12 au 14 septembre. Du groupe, on retrouve seulement quatre Québécoises et de ces quatre, seulement deux sont assurées d’un poste.
Les attaquantes Marie-Philip Poulin et Élizabeth Giguère, de même que les gardiennes Ann-Renée Desbiens, et Ève Gascon ont été les élues pour le Québec.
Bien que Gascon ait tout le potentiel de faire l’équipe dans quelques années, il serait surprenant qu’elle déloge Desbiens, Kristen Campbell, Emerance Maschmeyer ou Corinne Schroeder, toutes des gardiennes qui ont porté l’uniforme unifolié dans la dernière année. À 21 ans, Gascon est la plus jeune gardienne invitée. Elle jouera éventuellement dans la LPHF. Elle jouera pour Équipe Canada un jour aussi. Du côté de l’attaque, il y a du trafic! Je serais surpris de voir Giguère, 27 ans, se frayer un chemin.
Cela dit, le problème ne réside pas dans les choix, mais bien dans le nombre.
En baisse depuis 20 ans
Aux Jeux olympiques de 2002, sept des 21 joueuses d’Équipe Canada étaient Québécoises, soit le tiers. Huit si on ajoute l’entraîneuse-cheffe Danièle Sauvageau. En 2006, elles étaient six. En 2010 à Vancouver, on en comptait 7. Même chose à Sotchi en 2014, en plus de l’entraîneur Kevin Dineen, un p’tit gars de Québec.
C’est à partir de 2018 qu’on voit une baisse flagrante. Elles sont cinq Québécoises en 2018 et seulement trois en 2022. La chute se fait au même rythme en ce a trait aux équipes nationales pour le championnat mondial.
Le plus inquiétant est l’âge de deux d’entre elles. À 33 ans, Poulin est la plus vieille des 48 joueuses invitées. À 30 ans, Desbiens est la doyenne des gardiennes. Elles devraient être aux Jeux olympiques de 2026, toutefois, il serait surprenant de les voir dans six ans en 2030. Qui prendra alors la relève?
Un avenir peu rassurant
Il y a quelques semaines, Hockey Canada divulguait la liste des joueuses de moins de 18 ans pour une série de matchs contre les Américaines. Du groupe, on y retrouvait que deux Québécoises : la gardienne Marilou Grenier et l’attaquante Rosalie Tremblay. En juillet 2023, sur les 71 joueuses invitées au camp de sélection pour les moins de 18 ans, seulement 7 provenaient du Québec. Même ratio l’année précédente alors que 15 Québécoises avaient été invitées sur 142 joueuses. Lors de ces deux années, il y avait de deux à trois fois plus d’Ontariennes.
Si on joute qu’une seule Québécoise ait été repêchée lors du plus récent repêchage de la LPHF et que seulement quatre sont assurées d’un poste l’an prochain, la question se pose : quel est l’avenir du hockey féminin québécois?
crédit photo: Instagram Marie-Philip Poulin