Maya Labad: comment savoir bien s’entourer
Il y a quelques semaines, j’ai terminé de lire la biographie de Gilles Lupien, l’ancien défenseur du Canadien de Montréal, devenu agent de joueurs. L’excellent livre, écrit de main de maître par Martin Leclerc, m’a fait découvrir un homme que je ne connaissais pas vraiment, outre bien sûr, ses années comme joueur de hockey. J’ai surtout été impressionné par les valeurs que Gilles avait et à quel point il pouvait les défendre, et ce, à tout prix, peu importe les conséquences.
Gilles est malheureusement décédé en 2021 et c’est son fils Érik qui a pris la relève à l’agence Sport Prospects.
J’étais justement en train d’expliquer à Maya Labad, choix de cinquième ronde de la Victoire de Montréal au plus récent repêchage de la LPHF et représentée par Érik Lupien, que je venais de terminer cette formidable lecture lorsqu’elle m’a interrompu :
– Je suis en train de la lire moi aussi! Mon père vient de la finir et je viens tout juste de commencer.
-Ah cool! Il doit tellement y avoir des noms qui ne te disent rien dans ce livre-là!
-Haha! Oui, mais je peux te dire que de ce que je lis à date, Érik est exactement comme son père, les mêmes valeurs, les mêmes façons d’être!
Ce qui est une excellente nouvelle en soi. Maya m’a ensuite expliqué comment cette relation d’affaires a débuté.
« L’été dernier, Érik m’a approché. On a été prendre un verre et même si j’avais un bon feeling, je ne pouvais rien signer à cause des règles de la NCAA. Tout au long de la saison, il a continué à prendre de mes nouvelles, même si on n’avait rien signé lui et moi. Puis, j’ai demandé à mon père de m’accompagner à une rencontre pour avoir son avis et c’est là que j’ai pris ma décision », explique Maya, très satisfaite de son choix. De plus, elle est ainsi devenue la première joueuse à faire partie de Sport Prospects, dont ont entre autres fait partie par le passé les Martin Brodeur, Roberto Luongo et Sean Couturier pour ne nommer que ceux-là.
Un père impliqué
Il n’est pas surprenant de voir le père de Maya impliqué de la sorte dans la carrière de sa fille.
En mars dernier, lors du deuxième entracte d’un match de la Victoire à la Place Bell, un homme m’interpelle dans les coursives de l’amphithéâtre et me félicite pour le balado sur le hockey féminin, Sans Restriction Avantage Numérique, que j’anime avec Ann-Sophie Bettez et Kim Deschênes. Il se présente alors comme étant Rick Labad, le père de Maya! Bien entendu, je savais qui elle était et j’avais déjà écrit sur le fait qu’elle serait probablement la seule Québécoise repêchée en 2025. Mais j’étais surtout content de savoir qu’un père suivait à ce point-là ce qui se faisait dans le monde du hockey féminin. Plus facile de comprendre et de conseiller par la suite, j’imagine.
D’ailleurs, Maya a étudié en criminologie, une façon de suivre les traces de son père une fois sa carrière terminée, lui qui est policier. C’est aussi un peu grâce à Rick qu’elle joue au hockey aujourd’hui.
« Mon père a joué au hockey lorsqu’il était plus jeune. Mon petit frère aussi. Moi je jouais au soccer, raconte celle qui a passé les quatre dernières années à l’université Quinnipiac. Et à un moment donné, je devais avoir sept ans environ, j’ai essayé de l’équipement de hockey qui trainait dans la maison et c’est comme ça que j’ai commencé dans le hockey!
Parlant des Labad, profitons-en pour mettre quelque chose au clair.
Bien que le nom Labad soit peu commun et pourrait avoir une connotation libanaise, ce n’est pas du tout le cas mentionne Maya. C’est un nom qui a plutôt une origine bretonne et gasconne et qui remonte à un des ancêtres de la famille qui habitait en France. Et même en France, ce n’est pas commun! D’ailleurs, selon le site www.filae.com, seulement 13 personnes nées en France depuis 1890 portent ce nom.
« Je n’ai jamais connu personne à part ma famille avec ce nom de famille là! », confirme la principale intéressée.
Une famille très présente
La famille est importante pour Maya.
En plus de son père et de son frère, Noah, elle est très près de son cousin Tomas Lavoie, le fils de la sœur de sa mère, repêché par le Mammouth de l’Utah en troisième ronde du repêchage de 2024. Rick est d’ailleurs le parrain du défenseur qui a signé son contrat d’entrée avec Utah il y a quelques mois.
« Tomas est fils unique et il a le même âge que mon frère, alors c’était souvent nous trois qui nous tenions ensemble. Il venait se baigner chez nous, même quand mon frère n’était pas là. Maintenant, on s’entraîne ensemble chaque jour, on est vraiment proches. On avait regardé pour être à la Sphère de Las Vegas pour son repêchage, mais c’était juste impossible. On n’aurait même pas pu entrer dans le building. Mais j’étais super contente pour lui. Toute la famille l’était! »
En contrepartie, il était plus facile pour Tomas d’être au Hard Rock Hotel & Casino d’Ottawa le 24 juin dernier afin d’assister au repêchage de la LPHF et à la sélection de Maya.
« Tomas était là, comme toute notre famille d’ailleurs », précise l’attaquante.
En effet, outre ses parents et son cousin, sa tante, son frère, sa grand-mère et même son grand-oncle y étaient.
Jouer contre sa future capitaine
Une autre personne d’importance qui était à Ottawa en juin dernier est Marie-Philip Poulin. C’est d’ailleurs la capitaine de la Victoire qui a prononcé le nom de Maya lorsqu’est venu le temps de faire la sélection.
Cet été, Maya a la chance de jouer avec des vétéranes comme Kristin O’Neil et Brianne Jenner, Catherine Dubois, Alexandra Labelle, mais aussi, de jouer contre sa future capitaine avec la Victoire. Ce n’est pas la première fois qu’elle a la chance de jouer contre Poulin, toutefois, c’est la première fois depuis qu’elle est à quelques mois d’être sa coéquipière.
« Elle est super décontractée, raconte Maya, en parlant de la joueuse la plus utile dans la LPHF pour la saison 2024-2025. Elle prend toujours le temps de me saluer et de me demander comment ça va quand on se voit. On ne se parle pas beaucoup, parce qu’on ne partage pas le même vestiaire, mais c’est toujours très cool quand on se voit. »
Entre son agent, son père, son cousin, sa famille et la meilleure joueuse de hockey du monde, Maya Labad semble savoir comment bien s’entourer. Il ne lui reste plus qu’à signer son contrat et à participer à son premier camp chez les professionnelles pour que tout le Québec puisse être témoin de son talent.
En attendant, c’est à la LSHL qu’on pourra la voir cet été. Maya sera d’ailleurs en action ce soir. Le premier match est prévu pour 17h15 et le second vers 18h30, le tout au complexe sportif Hockey Etcetera à Mont-Royal. Les billets sont au coût de 12.50$ sur le site web de Living Sisu, le tout pour amasser des fonds pour la fondation canadienne du cancer du pancréas. Les matchs sont aussi présentés sur les réseaux sociaux de La Poche Bleue et de Living Sisu. Pour plus de détails, veuillez consulter le site livingsisu.com.