Alexander Zharovsky : Le pari audacieux des Canadiens au 34e rang

Plus tôt aujourd’hui, les Canadiens de Montréal ont surpris bien des observateurs en échangeant deux choix de deuxième ronde (41 et 49) pour avancer au 34e rang et sélectionner un jeune ailier russe au nom peu connu du grand public : Alexander Zharovsky. Mais derrière ce geste audacieux se cache un pari calculé. Montréal croit avoir mis la main sur l’un des attaquants les plus créatifs et prometteurs du repêchage.

Un profil unique

Zharovsky est un ailier droit gaucher originaire de Klin, en Russie. Il mesure 6 pieds 1 pouce, pèse environ 165 livres, et fêtera ses 19 ans en février 2026. Il a fait sensation cette saison dans la MHL avec le club Tolpar Ufa, où il a inscrit 24 buts et 50 points en 45 matchs, terminant parmi les dix meilleurs pointeurs du circuit. En séries éliminatoires, il a explosé avec 12 buts en seulement 10 matchs, confirmant son statut de joueur clutch.

À la fin de la saison, il a été rappelé en KHL avec Salavat Yulaev, où il a disputé 7 matchs éliminatoires, amassant une passe et accumulant près de six minutes de temps de jeu par match. Il s’agit d’une progression impressionnante pour un joueur qui, il y a un an, n’était même pas sur les radars des recruteurs nord-américains.

Zharovsky est reconnu pour son maniement de rondelle élite, sa vision du jeu exceptionnelle et son flair offensif. Il excelle dans les petits espaces, manipule les défenseurs avec fluidité, et peut créer des occasions là où il ne semble rien y avoir. Sa capacité à changer d’angle rapidement et à feinter les gardiens fait de lui une menace constante à cinq contre cinq.

Il n’hésite pas à ralentir le jeu pour attendre un coéquipier mieux placé ou à orchestrer une attaque depuis la bande. En zone offensive, il contrôle le tempo. C’est un cerveau du hockey, capable de voir des lignes de passe que d’autres ne voient pas.

Malgré son talent pur, Zharovsky n’est pas encore un produit fini. Son patinage, bien qu’acceptable, manque d’explosivité. Son gabarit est encore mince pour un joueur professionnel, ce qui l’empêche parfois d’imposer sa présence physiquement. De plus, il devra améliorer sa constance sur 60 minutes et sur l’ensemble d’une saison.

Mais selon plusieurs experts, dont ceux de SMAHT Scouting et Elite Prospects, ces lacunes peuvent être corrigées avec du temps, un bon encadrement et une transition progressive vers le jeu nord-américain.

Un pari à haut rendement

Ce choix s’inscrit dans une tendance claire chez les Canadiens : miser sur des joueurs avec un haut potentiel offensif, quitte à prendre des risques. Après la sélection d’Ivan Demidov au 5e rang, Zharovsky vient renforcer une banque d’espoirs dynamiques et créatifs. Il pourrait, à moyen terme, devenir un complément idéal à un centre de premier plan, ou même diriger un trio offensif.

La grande question demeure : quand viendra-t-il en Amérique? Zharovsky est sous contrat dans la KHL pour encore deux saisons. Les Canadiens devront donc patienter… mais l’attente pourrait bien en valoir la peine.

Alexander Zharovsky représente le type de talent rare qu’on ne retrouve pas à chaque repêchage. Il n’est pas le joueur le plus physique, ni le plus rapide, mais il est un créateur de jeu naturel, un artiste offensif. Montréal a vu en lui un diamant brut à polir. S’il atteint son plein potentiel, il pourrait devenir un rouage essentiel du futur top-6 du Tricolore.

Un coup de dés? Peut-être. Mais parfois, il faut savoir miser gros pour gagner gros.

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