Le prix des billets, la raison derrière les plus faibles assistances

Sans aucun doute, les deux plus gros marchés de la LPHF sont Montréal et Toronto. À la base, ce sont deux villes qui mangent du hockey matin, midi et soir.

Ce n’est donc pas surprenant d’apprendre que Montréal et Toronto ont établi les deux plus grandes moyennes d’assistances cette saison dans la LPHF.

Toronto a terminé la saison régulière avec une moyenne de 9 059, alors que la moyenne de la Victoire a été de 8 994. Toutefois, si on compare seulement les résidences principales des deux équipes, la Place Bell a eu le dessus sur le Coca-Cola Coliseum, 8 353 contre 8 287.

L’augmentation des assistances au niveau de la ligue est ainsi largement influencée par ces deux marchés qui, rappelons-le, jouaient dans de plus petits arénas l’an dernier.

Il est donc surprenant qu’en séries éliminatoires, les foules ne soient pas aussi élevées qu’on pourrait s’attendre.

Des foules décevantes

Le premier match disputé à Laval jeudi soir dernier a attiré 6570 partisans. La veille à Toronto, ils étaient 6 868. Vendredi soir, 7 659 personnes ont vu Minnesota battre Toronto, alors que dimanche après-midi, 7 114 étaient présentes pour le match de la Victoire.

Dans les deux cas, il s’agit de foules bien en deçà de la moyenne en saison régulière.

Et même si ces foules sont supérieures aux moyennes de toutes les autres équipes cette saison, elles sont tout de même décevantes par rapport au potentiel que ces deux marchés nous ont habitués.

À Toronto, les Maple Leafs prennent beaucoup de place. Mercredi dernier, les Leafs jouaient à domicile au même moment que les Sceptres débutaient leur série à la maison, trois kilomètres plus loin. Je ne sais pas à quel point il y a un chevauchement de partisans, mais juste pour la place prise dans les médias, ce n’est pas l’idéal.

Imaginez si le Canadien était encore en séries, la place que le tout prendrait dans les journaux et à la télévision comparativement à la Victoire.

80% plus cher en 2025

Cela dit, afin de mieux comprendre les raisons qui affectent les foules à Laval, j’ai sondé jeudi soir après le match la page Facebook LPHF/PWHL, la plus populaire en lien avec la LPHF, qui comprend plus de 27 000 membres.  

Qu’est-ce qui fait qu’on n’arrive pas à remplir le niveau 100 de la Place Bell et que le niveau 200 n’est même pas ouvert?

Et sur la centaine de commentaires, une tendance en est ressortie : le prix des billets.

Oui, le Rocket est en séries également, mais je ne crois pas que le chevauchement soit si important entre les partisans des deux équipes. Oui, le premier match était disputé un jeudi soir, mais en 2024 aussi et pourtant, 9 135 personnes s’y étaient présentées.

La majorité des commentaires visaient vraiment le prix des billets et plusieurs facteurs connexes.

Selon les commentaires recueillis, un billet qui coûtait 30$ en saison coûte 55$ en séries. Un billet à 45$ en saison coûte 65$ en séries et 100$ en finale. Et ça se sont les prix pour les détenteurs de billets de saison, qui avaient l’occasion d’acheter un forfait pour les séries, soit pour les six potentiels matchs (trois en demi-finale et trois en finale). Le prix des billets était plus élevé par la suite.

Un de ces détenteurs de billets faisait part que ça lui avait coûté 420$ pour 14 matchs en saison et 435$ pour six matchs en séries.

Au final, le client ne paie que les matchs qui sont disputés, alors qu’on lui facture le tout au fur et à mesure. Toutefois, il doit prendre les six matchs, si six matchs il y a. C’est « all in » ou rien. C’est d’ailleurs la façon de faire qu’on voit régulièrement dans les autres sports.

Si une augmentation du prix des billets est normale lorsque vient le temps des séries éliminatoires, là où le bât blesse est lorsqu’on compare le prix du billet en séries avec celui de l’an dernier.

Un amateur expliquait qu’en 2024, ça lui avait coûté 35$ et que le même siège cette année coûte maintenant 62$, soit une augmentation de 77%.

Il faut comprendre son marché et celui de la Victoire est très axé sur les familles et l’abordabilité des billets. À 35$ le billet multiplié par 4, c’est 140$. À 62$ par billet, on parle de 248$. Ce n’est pas le même budget. Et c’est sans compter le stationnement et les rafraichissements.

l’amateur doit faire un choix

Un autre élément mentionné est la mise en vente des forfaits de billets de saison pour la saison prochaine en même temps que la mise en vente des forfaits de billets pour les séries éliminatoires. Un partisan mentionnait qu’il a dû faire un choix entre les deux et que ce sont les séries de cette année qui ont écopé.

L’an dernier, les billets de saison avaient été mis en vente plus tard dans l’année.

Finalement, le dernier élément relevé en lien avec les billets est que les dates et heures exactes des matchs n’ont été confirmées que six jours avant le premier match des séries. Lorsque le budget alloué pour ces billets est une problématique, plusieurs partisans ne pouvaient se permettre d’acheter des billets à l’aveugle, sans savoir s’ils pouvaient assister au match ou pas. La crainte de rester pris avec les billets, ne pas pouvoir les revendre ou de ne pas pouvoir les revendre au même prix en a effrayé certains.

principale source de revenus

Si on résume, les dates et heures des matchs devraient être connues plus longtemps d’avance, les billets de saison de l’année suivante ne devraient pas être vendus en même temps que ceux des séries et il faudrait peut-être réviser l’augmentation du prix des billets pour mieux l’ajuster au marché dans lequel on se trouve.  

D’un côté, je comprends la ligue. Sa principale source de revenus en ce moment est la vente de billets. Alors si les amateurs veulent que la LPHF perdure et que les joueuses reçoivent de meilleurs salaires, il faut que les revenus augmentent. Et n’oubliez pas qu’au Canada, les salaires sont en argent américain, mais les revenus en devises canadiennes. Un dollar canadien ne vaut que 0.72$ américain en ce moment.

Mais de l’autre côté, je comprends aussi les partisans. Le marketing de l’équipe a été créé sur l’accessibilité aux familles et que pour relativement peu d’argent, ils auraient du hockey de qualité. Le hockey n’est pas un problème. Mais le prix des billets semble en irriter plusieurs.

Dans tous les cas, si ça peut en encourager certains, un match comme celui de dimanche, qui a nécessité sept périodes de hockey, tout le monde en a eu pour son argent. Du moins, les 7114 présents.

crédit photo: LPHF

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