Le rêve olympique de Kayla Tutino
Pendant des années, le plus haut niveau qu’une joueuse de hockey pouvait atteindre était les Jeux olympiques. La réalité est maintenant différente avec la venue de la LPHF, mais n’en reste pas moins que de participer aux Jeux olympiques demeure une expérience que toute joueuse de hockey rêve, que ce soit avec le Canada…ou l’Italie!
C’est le cas de Kayla Tutino.
La Montréalaise de 32 ans a un parcours bien particulier. Après avoir joué son hockey dans un « prep school » en Ontario, elle est partie à Boston University, où elle a joué pendant cinq saisons. À ses quatre premières années, elle avait une certaine Marie-Philip Poulin comme coéquipière, même que c’est Kayla qui a remplacé Poulin comme capitaine des Terriers à sa dernière campagne en 2015-16.
« C’était vraiment le fun de jouer au hockey à BU, mentionne Kayla. C’est l’une des meilleures décisions de ma vie. Il y avait un bel encadrement pour le hockey féminin. C’était aussi un honneur de remplacer Pou. Et même si je suis resté moi-même lorsque je suis devenue capitaine, j’ai beaucoup appris de Pou et de comment elle se comportait dans certaines situations. »
Kayla a ensuite joué trois saisons dans la défunte CWHL, dont deux avec les Canadiennes de Montréal, avant de débuter dans le coaching. À seulement 27 ans, elle a débuté comme entraîneuse-cheffe avec le collège Dawson dans le RSEQ collégial D1, avant de devenir adjointe avec les Martlets de l’Université McGill.
En Italie pour les JO
Mais en 2024, l’idée de représenter l’Italie aux Jeux olympiques de 2026, l’équipe hôte puisque les Jeux seront présentés à Milan et Cortina en Italie, a commencé à germer dans sa tête. Après tout, elle jouit de la double nationalité, sa mère étant née en Italie, elle parle la langue et elle avait aussi passé plusieurs mois au sein du personnel de développement de l’équipe nationale en Italie.
« Je suis une passionnée du hockey. Et même si je me plaisais dans le coaching, j’aurais regretté de ne pas au moins essayer lorsque l’opportunité s’est présentée de faire l’équipe nationale italienne. »
Toutefois, elle devait avoir joué une saison en Italie et faire partie de la fédération nationale pendant au moins huit mois avant de penser participer aux Olympiques. C’est donc après un arrêt de quatre saisons que Kayla est retournée jouer chez les professionnels. Et même si cela a demandé quelques ajustements, le tout s’est bien déroulé pour elle.
« J’étais tout le temps sur la glace lorsque je coachais et je jouais encore du hockey récréatif, précise-t-elle. Je suis aussi chanceuse d’être dans un environnement de hockey féminin ici à Montréal avec les joueuses de la LPHF, les joueuses universitaires et le Centre 21.02. »
La saison dernière, Kayla a joué 10 rencontres avec l’équipe de Neumarkt/Egna dans la ligue de hockey féminine d’Italie, où elle a terminé première pointeuse avec 29 points. Puis, elle a aidé le pays à remporter le groupe B de la division 1 lors des championnats mondiaux de hockey féminin disputés en Grande-Bretagne en avril dernier.
« C’est vraiment intéressant de voir la culture de hockey dans un autre pays. Et même si en Italie c’est le soccer le sport numéro un, j’ai été vraiment surprise de voir la passion des gens pour le hockey. J’ai aussi pu améliorer mon italien! »
La filière québécoise
L’équipe d’Italie comporte d’ailleurs plusieurs Québécois et Québécoises. La Montréalaise et joueuse de défense Kristen Guerriero fait partie de l’équipe, Stéphanie Poirier, qu’on retrouve aussi à l’analyse des matchs de la Victoire de Montréal sur les ondes de Radio-Canada, est l’entraîneuse-cheffe, Francis Paré et Alexandre Tremblay (entraîneur adjoint avec la Victoire) sont deux des entraîneurs adjoints et enfin, Karel St-Laurent est l’entraîneur des gardiens de but.
En incluant Tutino, ce sont donc six personnes qui composent cette filière fleurdelisée.
« C’est le fun de voir que ces personnes amènent les connaissances qu’elles ont apprises au Québec pour aider l’équipe italienne et qu’elles partagent ces connaissances avec les joueuses, qui en retour accueillent tout ça très positivement », mentionne Kayla.
Bien que l’alignement final pour l’équipe italienne ne sera pas connu avant le mois d’août, Tutino demeure confiante. Il serait d’ailleurs surprenant qu’elle ne participe pas à ses premiers Jeux olympiques. Advenant sa sélection, une centralisation suivra, permettant à l’équipe de se préparer pour les Olympiques. Toutefois, la suite est moins claire pour celle qui s’était aussi inscrite au plus récent repêchage de la LPHF.
« J’ai la mentalité de prendre le tout une saison à la fois. Je n’ai pas encore réfléchi à ce que je vais faire après les Olympiques. Mais j’ai vraiment adoré le coaching. Je ne suis pas retourné jouer parce que je ne voulais plus être coach. Je suis confiante que je vais y retourner un jour. »
En attendant, c’est à la LSHL qu’on pourra la voir cet été. Kayla sera d’ailleurs en action ce soir. Le premier match est prévu pour 17h15 et le second vers 18h30, le tout au complexe sportif Hockey Etcetera à Mont-Royal. Les billets sont au coût de 12.50$ sur le site web de Living Sisu, le tout pour amasser des fonds pour la fondation canadienne du cancer du pancréas. Les matchs sont aussi présentés sur les réseaux sociaux de La Poche Bleue et de Living Sisu. Pour plus de détails, veuillez consulter le site livingsisu.com.
crédit photo: Kayla Tutino