Ce sera la Suède pour Maude Poulin-Labelle

La Québécoise Maude Poulin-Labelle ne voulait pas revivre l’incertitude des dernières années et c’est la raison pour laquelle elle a récemment signé une nouvelle entente avec l’équipe Brynäs IF dans la SDHL, la ligue élite de hockey féminin en Suède.

C’est que les dernières saisons n’ont pas été faciles pour Poulin-Labelle.

À l’aube de la première saison de la LPHF, elle a été repêchée en 10e ronde, au 55e rang par Montréal. Pour la native de Sherbrooke, il s’agissait d’un scénario rêvé. L’équipe l’avait même choisie afin de rencontrer les journalistes lors d’un point de presse quelques semaines après le repêchage en compagnie de Marie-Philip Poulin et Laura Stacey.

Toutefois, les choses se sont gâtées lors du camp d’entraînement, Montréal ne lui offrant qu’une place sur son équipe de réservistes. C’est alors que Toronto s’est manifesté et lui a fait signer un contrat standard. Elle a joué 11 matchs avec l’équipe torontoise, étant toutefois blanchie de la feuille de pointage.

Puis, la saison dernière, elle a accepté une invitation au camp d’entraînement de Boston, mais un sort similaire à la saison précédente l’attendait. Boston ne lui a offert qu’une place sur son équipe de réservistes.

Désirant jouer de façon constante au niveau professionnel, Poulin-Labelle a refusé l’offre et s’est plutôt tournée vers la Suède, qui débute sa saison quelques mois avant celle de la LPHF, concluant une entente avec Brynäs IF.

La joueuse de défense a connu une excellente saison, marquant 16 points en 17 rencontres. Elle a été la meilleure pointeuse chez les défenseuses de son équipe, en ayant joué la moitié moins de matchs. En termes de points par match, sa moyenne de 0.94 a été la plus élevée parmi les joueuses de défense de la ligue ayant joué au moins 15 rencontres.

Prendre le contrôle

En marge de la saison 2025-26, Poulin-Labelle voulait éviter de vivre le jour de la marmotte une fois de plus. Elle a donc pris le contrôle de sa destinée.

Malgré l’ajout de deux équipes dans la LPHF, elle n’a pas couru de risque. Elle a décidé de retourner en Suède avec Brynäs IF et de commencer la saison de la SDHL en même temps que tout le monde cette fois-ci.

« À la fin de ma saison, en mars, mon agente avait eu quelques échanges avec des directeurs généraux de la LPHF, explique l’athlète de 25 ans. Plusieurs semblaient attendre l’annonce officielle de l’expansion, donc les réponses étaient limitées et incertaines. Comme les choses tardaient à se concrétiser, j’ai commencé à réfléchir sérieusement à mes options. J’avais envie de stabilité et de pouvoir jouer, car une carrière, c’est court. Même avec l’expansion, mes chances semblaient surtout mener à une invitation à un camp. Ça aurait voulu dire passer un autre été sans savoir où je vais, et un autre automne à m’entraîner dans l’incertitude. »

Un salaire intéressant

Même si la LPHF se vante que les joueuses peuvent enfin vivre de leur sport pour la première fois, la réalité en est toute autre. Plusieurs doivent encore avoir un deuxième emploi soit durant la saison, soit durant l’été, afin d’arriver. Une réalité que Poulin-Labelle connait que trop bien.

« Brynäs me voulait vraiment et j’ai senti une vraie confiance de leur part. Je suis aussi très satisfaite de leur offre, autant sur le plan sportif que financier. Avec le salaire minimum de la LPHF, il devient difficile de vivre seule, surtout dans certaines villes. Ce n’est pas évident de couvrir ses dépenses de base dans ces conditions. Je suis donc très heureuse de savoir exactement où je m’en vais cette saison. Je suis motivée à 100 % pour avoir une belle année avec Brynäs et continuer de progresser. »

La Sherbrookoise ne met toutefois pas une croix sur l’Amérique du Nord ou la LPHF. Mais elle doit d’abord penser à elle, à sa carrière et à son développement.

« J’espère évidemment revenir un jour dans la LPHF. Pour l’instant, je crois que, pour mon développement, ma tranquillité d’esprit et la possibilité de jouer, j’ai pris la bonne décision. Je continue de suivre la ligue, surtout la Victoire de Montréal — j’adore voir l’énergie des partisans. Cet été, j’ai déjà fait beaucoup de progrès physiquement et je vais continuer à travailler fort et à peaufiner mon jeu pour attirer l’œil des directeurs généraux. »

crédit photo: Instagram Maude Poulin-Labelle

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