Est-ce que les Gaiters pourront répéter?
Il s’agit d’une année spéciale dans le RSEQ. Pour une dernière fois, on jouera à quatre équipes. En effet, dès l’an prochain, une autre formation s’ajoutera alors que le Rouge et Or de l’Université Laval fera un retour après 35 ans.
Le Québec sera en quête d’un troisième championnat canadien consécutif et d’un quatrième lors des cinq dernières saisons, après les victoires des Stingers en 2022 et 2024 et celle des Gaiters en 2025.
Une telle domination québécoise sur la scène canadienne ne s’est pas vue depuis une dizaine d’années, lorsque les Carabins à deux reprises et McGill une fois avaient remporté trois des quatre championnats entre 2013 et 2016.
Après une saison de 21 matchs en saison régulière l’an dernier, les équipes joueront 24 rencontres chacune. Toutes les équipes vont donc s’affronter à huit reprises.
Le tout débute ce soir, alors que les Gaiters de Bishop’s rendront visite aux Martlets de McGill. La saison se terminera le 20 février 2026, incidemment, le lendemain de la finale olympique. Toutes les équipes participeront aux séries éliminatoires, alors que les demi-finales et la finale seront des séries 2 de 3.
Le championnat canadien aura lieu du 19 au 22 mars à Elmira en Ontario, un peu au nord de Kitchener, le même site que l’an dernier. C’est donc dire que les Warriors de Waterloo sont encore une fois assurés de participer au tournoi.
Il y a aussi quelques dates à surveiller.
Entre autres, le dimanche 23 novembre alors que les quatre formations joueront sur la grande glace de la Place Bell. Bishop’s se mesurera à Concordia à 13h et les Carabins feront face à McGill à 15h30. Il s’agira d’une journée spéciale afin de célébrer le hockey féminin.
Également, l’équipe nationale de l’Italie jouera des matchs préparatoires à son tournoi olympique à Montréal en affrontant les Martlets, les Stingers et les Carabins. Les rencontres seront disputées le 13 décembre ainsi que du 8 au 10 janvier. Rappelons qu’Équipe Italie compte deux Québécoises dans ses rangs, en plus d’être dirigée par Stéphanie Poirier.
Voici un tour d’horizon de ce à quoi il faut s’attendre pour la saison 2025-26.
Gaiters de Bishop’s
Les championnes défendantes pourront encore compter sur leur capitaine Gabrielle Santerre afin de diriger l’attaque. On s’attend à une grosse saison de Santerre, qui en est à sa troisième année. Après une première année où elle a dominé statistiquement parlant et une seconde dans laquelle elle n’a pas eu autant de succès en saison régulière, mais a compensé en étant choisie la joueuse la plus utile du championnat canadien, cette troisième saison sera charnière pour celle qui aspire aux rangs professionnels. Ne soyez pas surpris de la voir jouer à l’aile également au cours de la saison.
Elle sera appuyée dans ce rôle par Naomi Côté, qui a connu une ascension fulgurante en fin de saison l’an dernier, et par Noémie Fontaine, qui devraient toutes les deux prendre un rôle plus important avec le départ de Maude Pépin. Santerre et Côté devraient débuter la saison avec Justin Turcotte sur le premier trio de l’équipe. Il sera intéressant de voir l’ancienne des Titans de Limoilou, Sandrine Chouinard, qui devrait être l’une des meilleures joueuses de première année cette saison, de même que l’ancienne des Cougars de Champlain-Lennoxville Rosalie Bouchard.
À la ligne bleue, Daphné Boutin devrait être encore plus dominante, elle qui a terminé sur la première équipe d’étoiles à sa première année. Elle sera appuyée par Regan Garreau, ainsi qu’un des meilleurs espoirs à la défense, Camille Marier-Bonhomme, qui jouait déjà dans la cour des Gaiters l’an dernier avec les Cougars de Champlain-Lennoxville et qui a été choisie sur la deuxième équipe d’étoiles du collégial D1. Il ne serait pas surprenant de la voir évoluer aux côtés de Boutin.
Devant le filet, Éricka Gagnon, qui n’a accordé qu’un seul but en 53 lancers lors de la demi-finale et finale du championnat canadien, sera encore la gardienne de but numéro un. On a beaucoup parlé de la performance de Gabrielle Santerre au cours de ses championnats, mais Gagnon a été tout aussi importante.
Le changement d’entraîneuse-cheffe viendra aussi impacter l’équipe. Valérie Bois, qui a accepté un poste d’adjointe avec les Sirens de New York dans la LPHF, était expérimentée et avait construit ce programme du début. De son côté, l’ancienne des Stingers, Alexandra Boulanger, en sera à troisième saison derrière le banc des Gaiters, mais une première comme entraîneuse-cheffe. Elle connaît bien la ligue et les joueuses, alors l’adaptation devrait bien se faire.
Au final, les Gaiters peuvent compter sur une attaquante, une défenseuse et une gardienne qui ont toutes le potentiel d’être les meilleures à leur position cette saison. Il serait surprenant de ne pas revoir l’équipe aux nationaux au mois de mars.
Stingers de Concordia
Les Stingers tenteront de reprendre leur position au sommet du RSEQ. Les séries et le championnat canadien ont laissé un goût amer à l’équipe, un peu comme la défaite en finale des nationaux 2023. Et on sait comment l’équipe a rebondi la saison suivante! Toutefois, chaque année, la profondeur de l’équipe s’effrite. La saison dernière, elles avaient perdu la capitaine Emmy Fecteau et l’attaquante Rosalie Bégin-Cyr. Cette année, ce sont les défenseuses Léonie Philbert et Alexandra-Anne Boyer, la capitaine Caroline Moquin-Joubert, ainsi que la gardienne Arianne Leblanc.
Mais il reste encore de très bonnes joueuses.
Jessymaude Drapeau sera la nouvelle capitaine, une troisième en autant de saisons. Elle était déjà l’une des leaders de l’équipe et est probablement la joueuse qui déteste le plus perdre dans la ligue. Son trio, qu’elle compose avec Émilie Lussier et Zoé Thibault, sera certainement l’un, sinon le plus dangereux dans la ligue.
Fait intéressant, il est fort probable qu’Émilie Lavoie joue à la défense cette saison. C’était arrivé à quelques reprises la saison dernière et c’est à cette position qu’elle a joué lors des matchs hors-concours. Et elle a joué avec brio même. De ce j’entends, on parlerait d’un changement définitif dans son cas, un peu comme avec Léonie Philbert il y a quelques années.
Si c’est le cas, Lavoie pourrait s’avérer comme la meilleure joueuse de défense, du moins d’un point de vue statistique, dans le RSEQ et peut-être même dans le U Sports. À sa dernière année universitaire et avec la possibilité d’ajouter quatre nouvelles équipes dans la LPHF dès la saison 2026-27, si elle peut rapidement maîtriser la position, cela pourrait être son ticket vers les professionnelles. Outre Philbert, l’Américaine Leila Edwards est un autre exemple d’une excellente attaquante devenue pilier à la ligne bleue.
Frédérike Verpaelst sera certainement à surveiller et l’ancienne de Champlain-Lennoxville pourrait être la recrue par excellence du circuit à la fin de la saison. Avec une production de 32 points en 30 matchs, elle a été choisie sur la deuxième équipe d’étoiles au niveau collégial D1 la saison dernière. Il y a aussi Juliette Leroux qui a obtenu un point par match la saison dernière avec Limoilou. Puis à la défense, Concordia pourra aussi compter sur une autre ancienne Cougar, Angélie Jobin, de qui j’entends beaucoup de bien.
Devant le filet, Jordyn Verbeek verra beaucoup plus de rondelles sans la présence de Leblanc, qui a transféré à l’université Clarkson dans la NCAA. Sans Leblanc, mais aussi, sans Philbert et Boyer à la ligne bleue. Est-ce que statistiquement, Verbeek demeurera la meilleure gardienne du circuit? Ça reste à voir.
Les Stingers ont également subi un changement dans leur personnel d’entraîneurs alors que Caroline Ouellette sera à temps plein avec la Victoire de Montréal et Équipe Canada, elle qui était entraîneuse associée avec Julie Chu depuis quelques saisons. Quel sera l’impact de ce départ? Peut-être pas aussi négatif que les gens pourraient croire. De ce qu’on me dit, c’est parfois plus facile entraîner en solo qu’en duo. Et Julie Chu demeure une excellente entraîneuse-cheffe.
Concordia a possiblement la meilleure attaque de la ligue et une très bonne gardienne. La défensive demeure le point d’interrogation, mais la présence de Lavoie pourrait sauver la mise. Bref, une saison où on devrait voir les Stingers faire face à plus d’adversité.
Toutefois, ce sera la dernière chance pour plusieurs joueuses de remporter un autre championnat, alors que Drapeau, Lavoie, Thibault et Verbeek en seront toutes à leur dernière saison. C’est pourquoi je crois qu’on les reverra aux nationaux cette année.
Dans tous les cas, gagne ou perds, ce sera la fin d’une ère chez les Stingers.
Carabins de Montréal
La saison n’est même pas encore commencée que déjà, des briques tombent sur la tête de l’entraîneuse-cheffe Isabelle Leclaire.
En effet, elle débutera sa saison sans sa capitaine, Amélie Poiré-Lehoux, blessée au bas du corps. Reste à savoir si elle sera de retour ou pas cette année. Étant à sa dernière année d’éligibilité, si elle ne jouait pas de la saison, elle pourrait alors revenir l’année prochaine.
Et comme si ce n’était pas suffisant, celle qui avait le potentiel d’être la meilleure joueuse de première année, Alexandra Giguère, a subi une opération et pourrait, elle aussi, manquer la totalité de la saison. L’ancienne des Titans de Limoilou a été choisie joueuse par excellence la saison dernière au niveau collégial D1, en plus de terminer au sommet des meilleures pointeuses du circuit.
L’attaque des Carabins devra donc reposer sur Juliette Rolland, qui s’est énormément améliorée de ce que j’entends. L’attaquante sera appuyée par les joueuses de deuxième année Catherine Proulx et Lea Salem, qui devront en prendre plus sur leurs épaules, ainsi que sur Laurie-Anne Éthier, qui n’a joué que quatre rencontres la saison dernière en raison d’une blessure.
C’est surtout la brigade défensive de Montréal qu’il faudra surveiller cette année. Si les autres équipes ont un solide top 2, on parle d’un potentiel Big 3 du côté des Carabins avec Jade Picard, Kaleann Laforge et la joueuse de première année et potentiellement meilleure recrue à la ligne bleue cette saison, Meghan Lesage. L’ancienne des Islanders de John Abbott a d’ailleurs été choisie sur la deuxième équipe d’étoiles au niveau collégial D1 l’an dernier avec une fiche de 25 points en 30 matchs et sur la première équipe il y a deux ans.
Devant le filet, c’est Maude Desroches qui sera la numéro un, mais l’équipe a recruté Tamara Gérin-Lajoie de Champlain-Lennoxville, l’une des meilleures gardiennes au niveau collégial D1 lors des deux dernières saisons. Il ne faut jamais considérer les Carabins pour vaincues. Leur système de jeu est impeccable et elles pourraient causer une surprise cette saison. Mais les pertes de Poiré-Lehoux et de Giguère vont faire mal.
Martlets de McGill
Les Martlets ont réussi à réduire l’écart l’an dernier avec les autres équipes, mais cela pourrait être plus compliqué cette année avec 10 joueuses de première année. L’attaque devra reposer sur les Taylor Garcia, Mika Chung, India Benoit, la capitaine Anika Cormier ainsi que Katya Blong, qui sera à surveiller cette année. De plus, McGill a eu un excellent recrutement avec l’ajout de Chloé Blanchard, Mahély Charbonneau et Élodie Boutin. Blanchard et Boutin, respectivement de Champlain-Lennoxville et d’André-Laurendeau, ont le potentiel d’avoir un impact dès cette année avec l’équipe.
Il y aura aussi plusieurs nouveaux visages au sein de la brigade défensive de l’équipe. Toutefois, elle pourra compter sur le retour devant le filet de Jade Rivard-Coulombe. Et pour l’appuyer, on a ajouté un transfert de l’université Brown en Mégane Pilon.
Toujours dirigée par Alyssa Cecere, l’équipe subira son plus gros changement à l’extérieur de son alignement. En effet, après avoir passé une année à jouer sur la petite glace de la Place Bell, l’équipe recommencera à évoluer à l’aréna McConnell, dont les travaux de rénovation sont terminés. Il y aura donc moins de voyagement pour les joueuses et le personnel, ce qui ne peut qu’être positif pour l’équipe. L’an dernier, cela pouvait prendre jusqu’à trois heures de plus de déplacement par jour de pratique ou de match aux joueuses et au personnel. Même que certains jours, des joueuses devaient quitter l’entraînement plus tôt question d’arriver à l’heure en classe. Sans être la seule raison de la quatrième position de l’équipe l’an dernier, ce fut certes un facteur, si bien qu’une troisième position est envisageable cette année pour les Martlets.
En terminant, voici mes prédictions pour la saison 2025-26:
Classement saison régulière
- Concordia (nationaux)
- Bishop’s (nationaux)
- Montréal
- McGill
Joueuse par excellence
Gabrielle Santerre
Mentions honorables: Émilie Lussier, Jessymaude Drapeau
Meilleure défenseuse
Daphné Boutin
Mentions honorables: Émilie Lavoie, Jade Picard
Meilleure gardienne
Éricka Gagnon
Mentions honorables: Jordyn Verbeek, Jade Rivard-Coulombe
Meilleure recrue (joueuse de première année)
Frédérike Verpaelst
Mentions honorables: Angélie Jobin, Meghan Lesage
Avantage Numérique
Si vous voulez avoir l’opinion et les commentaires d’Ann-Sophie Bettez, Kim Deschênes et moi-même en version audio, nous avons fait un épisode spécial de Sans Restriction Avantage Numérique sur la saison 2025-26 dans le RSEQ. À écouter ici: https://open.spotify.com/episode/7MGL0wdfliD5sKJZIuaR63?si=oivnQJosQ-i62bLpe5EwBw
crédits photos (Santerre, Drapeau, Rolland, Rivard-Coulombe): comptes Instagram de Gabrielle Santerre, de Jessymaude Drapeau et de Juliette Rolland; site web des Martlets de McGill
