Stéphanie Hill : quand passion et patience mènent au sommet du soccer

« Je ne voyais pas vraiment la possibilité pour une joueuse féminine d’aller jouer au niveau supérieur et faire assez d’argent pour mener une vie ».

Comme quoi la vie se charge parfois de déjouer nos certitudes — demandez à Stéphanie Hill, défenseure centrale des Roses de Montréal.

À l’automne dernier, elle complétait une maîtrise en physiothérapie à l’Université McGill tout en défendant les couleurs des Martlets. Son avenir, elle l’envisageait à traiter des patients : « L’idée de jouer pro était dans un coin de ma tête, mais ce n’était pas une priorité. Je me concentrais d’abord sur mon objectif de devenir physiothérapeute ».

À l’approche de la fin de son parcours universitaire, l’ancienne capitaine de McGill s’est sérieusement interrogée sur son avenir sportif, alors que l’incertitude d’une possible carrière professionnelle persistait.

Puis, la Super Ligue du Nord (SLN) a officiellement vu le jour, et avec elle, une franchise montréalaise : les Roses. Pour Hill, c’était une ouverture inespérée.

« J’étais très heureuse quand j’ai appris qu’il y aurait une équipe professionnelle à Montréal », a-t-elle lancé au bout du fil.

Ses prestations remarquées en Ligue1 Québec avec Pierrefonds, ainsi qu’au sein des Martlets — où elle s’est distinguée par plusieurs distinctions individuelles, notamment une place sur la première équipe d’étoiles USPORT en 2023 — ont attiré l’attention de la directrice sportive Marinette Pichon.

Le 9 janvier dernier, elle a signé son tout premier contrat professionnel, devenant ainsi une joueuse de la première édition de la formation montréalaise.

Fierté et adaptation 

La principale intéressée ne cache pas l’immense fierté qu’elle ressent à porter les couleurs des Roses. 

« Je suis vraiment fière de faire partie de cette équipe. C’est incroyable, c’est le début de quelque chose de grand », a-t-elle souligné.

Cette fierté s’accompagne d’une prise de conscience qu’elle souhaite transmettre aux jeunes athlètes : il est possible de viser le haut niveau sans pour autant mettre ses études de côté.

Une autre prise de conscience qu’elle a vite remarquée est la différence du niveau entre ce qu’elle a connu lors de son séjour à l’université et celui dans lequel elle baigne présentement.

« La vitesse du jeu, la prise de décision et le talent global des joueuses sur le terrain sont beaucoup plus élevés, ce qu’on ne retrouve pas nécessairement de façon uniforme dans le circuit universitaire », a reconnu Hill.

Pour s’ajuster à ces nouvelles exigences, la numéro 4 consacre du temps à peaufiner sa qualité technique. Que ce soit dans ses relances ou dans sa capacité à résister à la pression adverse, elle cherche davantage de précision et de lucidité.

« À ce niveau, la pression s’exerce différemment, donc je dois m’assurer que mes relances soient plus justes et que je sache masquer mes intentions quand j’ai le ballon », a-t-elle expliqué.

Vivre le moment présent

Hill avoue avoir pour ambition d’un jour représenté le Canada sur la scène internationale. « C’est certain que c’est un objectif à court, moyen ou long terme. Ce serait un honneur incroyable de pouvoir jouer pour l’équipe nationale. Si l’opportunité se présente, tant mieux. Sinon, je vais persévérer et travailler pour qu’elle se présente », a assuré l’ancienne capitaine des Martlets de McGill. 

Pour l’heure, elle préfère se concentrer sur l’instant présent. L’Europe, considérée comme le sommet du soccer féminin mondial, ne figure pas encore parmi ses objectifs immédiats.

« Je ne vise pas l’Europe pour le moment. Je suis très heureuse là où je suis. Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, alors je savoure chaque moment avec les Roses », a confié la joueuse originaire de Dollard-des-Ormeaux. 

Aujourd’hui joueuse professionnelle à Montréal, sa ville natale, Stéphanie Hill évolue avec confiance, malgré les doutes qui obscurcissaient son avenir il y a encore quelques mois. Si elle pouvait s’adresser à la fillette de six ans qu’elle était, elle lui dirait de continuer à s’épanouir dans le sport qu’elle aime, et de faire confiance au temps — preuve que sa mission est bel et bien accomplie.

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