Gabrielle Santerre remporte son pari!

Il y a deux ans, Gabrielle Santerre avait une décision à prendre. Après avoir dominé avec le collège Champlain-Lennoxville, elle a reçu des offres très intéressantes d’universités ontariennes et américaines telles que Colgate et Clarkson. Mais ses valeurs lui disaient de demeurer au Québec et de faire sa marque en demeurant près des siens. 

De tous les programmes universitaires québécois, elle a eu le courage de choisir le plus nouveau, question de pouvoir relever le défi de l’amener au sommet.

Et c’est exactement ce qui s’est passé dimanche soir à Elmira en Ontario, tout près de Waterloo, lorsque son équipe a battu les Warriors de Waterloo, l’équipe locale, par la marque de 3 à 0. Dans la victoire, Santerre, la dame des grandes occasions, a marqué le premier but des siennes, par conséquent le but gagnant, en plus d’avoir des mentions d’aides sur les deux autres buts de son équipe.

Il s’agit d’un premier titre universitaire canadien pour Bishop’s, qui en est seulement à sa quatrième saison (la première année du programme était celle de la pandémie).

« C’est incroyable! Mon but était vraiment d’amener ce programme-là au championnat canadien, mais je ne pensais peut-être pas le faire aussi tôt, en seulement deux ans, a mentionné Santerre, dans un entretien téléphonique cet avant-midi, alors que l’équipe était sur la route du retour et des 800 kilomètres séparant Elmira et Sherbrooke. Je suis extrêmement fière et honnêtement, je suis encore sur mon nuage. C’est assez incroyable ce qu’on vient d’accomplir. Je me sens vraiment chanceuse! »

La fierté est également un sentiment ressenti par l’entraîneuse-cheffe des Gaiters, Valérie Bois.

« Je ne sais pas si on peut être plus fiers d’elles, a mentionné Bois, qui était à bord du même autobus. On était vraiment déjà très contentes de se rendre en finale du RSEQ, mais pour les filles, ce n’était pas encore mission accomplie. Mais là, d’aller chercher la finale du RSEQ contre Concordia, de se rendre aux championnats comme champions, de battre UBC qui étaient classés premiers tout au long de la saison et ensuite, de battre les numéros un en Ontario, tout ça a fait en sorte que plus on avançait, plus on gagnait en confiance. »

Un travail de plus de quatre ans

Pour Bois, qui est à la tête du programme depuis sa toute première année, les émotions ont finalement pu sortir lorsque les dernières secondes se sont écoulées.

« Tout au long du tournoi, on ne voulait pas trop célébrer, parce qu’on croyait qu’on pouvait se rendre jusqu’au bout. Quand les dernières secondes sont arrivées, j’ai laissé aller mes émotions un peu plus. Tu penses aux premières années, tous les changements qui ont été faits. On a même d’anciennes joueuses qui sont venues en Ontario pour nous encourager. Alors de voir tout ça c’était vraiment spécial. »

Bien que les matchs se gagnent sur la patinoire, le personnel d’entraîneurs a une grande influence sur le déroulement de ceux-ci et celui dirigé par Valérie Bois a eu la confiance de son équipe tout au long de l’année.

« Gros chapeau pour Val, honnêtement, a évoqué Santerre. Elle a su coacher comme j’ai rarement vu. Je pense que je lui ai mentionné, mais j’ai vraiment été impressionnée par son coaching. Elle gardait les choses simples, elle prenait le temps de nous préparer, de nous parler. Une coach très appréciée au sein de l’équipe et je suis tellement contente d’être avec elle. »

Gagner pour les finissantes

Après avoir tout raflé à sa première saison, en remportant le titre de recrue de l’année et de meilleure joueuse au pays, Santerre n’a peut-être pas eu une saison régulière à la hauteur des attentes offensives qu’on avait pour elle. Toutefois, à sa première année comme capitaine, elle a été une leader hors pair tout au long de la saison. D’ailleurs, plusieurs vétéranes avaient décidé de demeurer une saison de plus, parce qu’on croyait, du côté de Bishop’s et de Santerre, qu’on avait tous les éléments afin de remporter les grands honneurs.

« Gabrielle avait beaucoup de pression sur les épaules, mais les filles voulaient la suivre, explique Valérie Bois. Et à l’extérieur de la patinoire, elle a tellement grandi comme être humain et comme leader. Je ne sais plus le nombre de cafés qu’elle a été prendre avec les joueuses tout au long de la saison. »

Pour la capitaine, gagner pour celles qui ont façonné ce programme était vraiment important. Par exemple, des filles comme Maude Pépin et Gabrielle Rousseau, qui ont toutes les deux marqué en finale dimanche, sont avec l’équipe depuis la toute première année.

« Hier, je les regardais, les finissantes, elles prenaient des photos et je me suis dit qu’il n’y a pas une meilleure manière de finir leur parcours universitaire. Les filles qui ont décidé de revenir, ce sont elles qui ont bâti le programme. Au final, elles sont là depuis la première année. Elles ont eu des années un peu plus difficiles, mais on ne serait pas ici sans elles. Je suis donc vraiment contente de leur faire vivre ça. Elles le méritent tellement. »

Une performance incroyable de Santerre

Mais lorsque ça comptait le plus, Santerre a fait taire ses dénigreurs et a offert une performance qu’on se souviendra longtemps. Elle a marqué les deux buts gagnants dans la série demi-finale contre les Carabins, elle a terminé première marqueuse en séries du RSEQ, permettant à son équipe de battre les puissants Stingers et ainsi, se mériter un meilleur classement au tournoi pancanadien. 

Puis, aux championnats nationaux, elle a été époustouflante, marquant le but gagnant en prolongation contre UBC, ainsi que le but gagnant en finale. Aussi, elle a terminé le tournoi au premier rang des meilleures pointeuses avec sept points. Sa performance lui a valu une place sur l’équipe d’étoiles en plus de recevoir le prix remis à la joueuse par excellence du championnat. 

« Je pense que j’essaie de rester dans le moment présent le plus possible, puis j’essaie vraiment de diminuer l’importance des matchs. Plus tu veux performer, plus tu vois ça comme un gros match, plus tu te mets de la pression. Et plus tu te mets de la pression, moins tu risques de performer », précise Santerre, afin d’expliquer ses succès dans les matchs importants.

« Donc, j’essaie d’avoir la tête libre, d’avoir du fun, parce que ce sont tellement de beaux moments. On joue au hockey pour ce genre de moments-là. La saison c’est le fun, mais je pense que pour moi, mes moments favoris, ce sont les séries, les tournois, les championnats canadiens comme ceux que je viens de vivre. Il faut se permettre d’avoir du plaisir et d’être d’abord présent. Je pense que c’est vraiment ma recette. Ensuite, je laisse mes instincts aller et il faut croire que j’ai de bons instincts dans ces moments-là! », ajoute-t-elle, avec toute l’humilité du monde.

Le Québec domine

C’est une première conquête du trophée Golden Path pour Bishop’s, mais une 11e victoire pour une université québécoise. En effet, Concordia et McGill l’ont chacune remporté à quatre reprises, alors que les Carabins ont été champions à deux occasions. Avec ce sacre, le Québec devient la province ayant remporté le plus de championnats canadiens depuis 1997 avec 11. L’Alberta arrive deuxième avec 10, dont huit uniquement pour l’Université de l’Alberta. L’Ontario suit avec quatre et le Manitoba ferme la marche avec un seul championnat.

Concordia revient bredouille

De son côté, Concordia, qui avait perdu 5 à 1 contre Waterloo en demi-finale, a encore une fois plié l’échine, cette fois dans le match pour la médaille de bronze, en subissant une défaite de 3 à 1 contre l’Université de Toronto. 

Mince consolation, l’attaquante des Stingers Jessymaude Drapeau s’est taillé une place sur l’équipe d’étoiles, elle qui a terminé meilleure buteuse du tournoi et au deuxième rang des meilleures pointeuses avec quatre buts et deux aides.

Santerre et Drapeau sont joints sur l’équipe d’étoiles par la joueuse de défense des Gaiters Regan Garreau, la gardienne des Gaiters Ericka Gagnon, ainsi que deux joueuses de Waterloo, la défenseuse Lyndsy Acheson et l’attaquante Kassidy McCarthy. 

crédit photo: site web USports

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