Camille Chaï parle de maternité, d’escrime et de réalité paralympique
Il y a des conversations qui ne ressemblent pas à des entrevues. Des discussions qui prennent leur temps, qui respirent, et qui t’obligent à écouter autrement. L’échange entre Kevin Raphaël et Camille Chaï fait partie de celles-là.
Ils se sont rencontrés sur le plateau de On va se le dire, alors que Camille venait présenter son documentaire Maman à ma façon. Kevin l’a regardé sans trop savoir à quoi s’attendre. Résultat : il a pleuré. Pas par pitié, pas par émotion facile. Parce que ce qu’il a vu, c’est une vérité brute, humaine, profondément sincère.
Camille raconte d’abord son désir de devenir mère. Un désir clair, assumé, présent depuis toujours. Cinq années auront été nécessaires avant de tomber enceinte. Cinq années de questions — souvent venues des autres — sur sa capacité à être maman avec son handicap. Des questions qu’elle, paradoxalement, ne s’est jamais vraiment posées. Pas parce que le chemin est simple, mais parce que la volonté était plus forte que le doute.
Ce que le documentaire met en lumière, et que la discussion approfondit, c’est une réalité trop peu racontée : rien ne se fait seul. Être bien entourée, soutenue, comprise — c’est ce “village” qui rend les choses possibles. Pas héroïquement. Humainement.
Puis vient le sport. L’escrime paralympique. Et surtout, l’envers du décor. Camille décrit sans dramatiser ce que peu de gens voient : voyager seule, transporter un fauteuil roulant et tout son équipement, demander l’aide d’inconnus dans des aéroports, parfois sans coach, sans structure, sans filet. Le combat commence bien avant d’entrer en piste.
Kevin le dit à voix haute : on parle trop souvent du sport paralympique aux quatre ans. Le quotidien, lui, reste invisible.
Camille explique aussi ce que signifie vivre avec un handicap au quotidien : analyser chaque espace, anticiper chaque geste, scanner l’environnement en permanence. Une charge mentale constante. Une fatigue réelle, souvent masquée par un sourire qui rassure… parfois trop.
Oui, elle est positive. Mais non, elle n’est pas invincible. Elle parle d’anxiété, d’épuisement, de moments plus lourds. Et surtout, de cette idée fausse selon laquelle quelqu’un de souriant n’a pas besoin d’aide.
À la fin, son message est simple. Pas naïf. Pas motivant à tout prix. Juste vrai : s’accrocher à ce qu’il y a de beau, oser la connexion humaine, arrêter de se cacher derrière ses complexes. Un sourire, un regard, une présence — ça compte.
Maman à ma façon n’est pas un documentaire sur le handicap. C’est une histoire de vie. De force tranquille. Et d’une femme qui avance, sans s’excuser d’exister.
Si tu veux, je peux aussi te proposer 2–3 autres titres alternatifs encore plus éditorial / magazine, ou une version légèrement plus punchée pour la mise en avant sur la homepage.
