Le Match des étoiles de la WNBA : 2 575 $ pour les meilleures joueuses de la ligue
Le 19 juillet prochain, les meilleures joueuses de basketball au monde se réuniront pour le Match des étoiles de la WNBA. Un événement qui célèbre l’excellence, la performance et la croissance d’un sport en pleine ascension. Pourtant, derrière les projecteurs et les caméras, une statistique fait sourciller : chaque joueuse sélectionnée – qu’elle soit titulaire ou réserviste – recevra seulement 2 575 $ US pour sa participation.
Ce montant, fixé par la convention collective en vigueur depuis 2020, représente environ 2 % du salaire moyen dans la WNBA, estimé à 117 000 $ US. Une prime largement en dessous des standards, même lorsqu’on la compare à d’autres ligues masculines… et féminines.
À la NBA, les joueurs du Match des étoiles reçoivent 125 000 $ US chacun. Cela équivaut à environ 1,35 % du salaire moyen NBA, qui tourne autour de 9,2 millions $ US. Dans la LNH, les joueurs de l’équipe gagnante au Match des étoiles se partagent un montant de 1 million $, soit 30 000 $ US par joueur pour une performance de 20 minutes. Et du côté de la NFL, les participants au Pro Bowl touchent 80 000 $ US s’ils gagnent, 42 000 $ US s’ils perdent – avec un salaire moyen dans la ligue de 2,7 millions $ US.
Même dans d’autres ligues féminines, la réalité est plus favorable. En NWSL (la ligue américaine de soccer féminin), les primes du Match des étoiles en 2024 étaient d’environ 5 000 $ US par joueuse. Le salaire moyen y est pourtant plus bas qu’en WNBA, autour de 54 000 $ US, ce qui veut dire que la prime représentait près de 9 % du revenu moyen – soit quatre fois plus proportionnellement que dans la ligue de basketball féminin.
Ces chiffres soulèvent une question simple : comment peut-on justifier que les meilleures joueuses de la WNBA, dans un événement aussi visible que le All-Star Game, soient aussi peu récompensées ?
La situation est d’autant plus troublante que la WNBA connaît une croissance fulgurante. Les assistances battent des records, les droits télé sont renégociés à la hausse, les maillots se vendent par milliers, et des stars comme Caitlin Clark, A’ja Wilson ou Sabrina Ionescu attirent un public jeune, engagé et fidèle. Pourtant, les primes, les salaires et les conditions ne semblent pas suivre la même courbe.
Face à cette réalité, le syndicat des joueuses (WNBPA) est en pleine renégociation de la convention collective. Parmi les revendications : une meilleure répartition des revenus, une augmentation des salaires, des primes d’événement plus équitables et de meilleures conditions de voyage et de repos.
Parallèlement, des initiatives comme Unrivaled – une ligue fondée par Breanna Stewart et Napheesa Collier – émergent. Leur objectif : offrir une alternative viable à la WNBA, avec des salaires annuels moyens de 200 000 $ US, une saison hivernale bien payée, et une valorisation réelle du talent féminin.
Tout cela soulève une évidence : les joueuses de basketball professionnel ne demandent pas la lune. Elles demandent l’équité. Une reconnaissance à la hauteur de leur engagement, de leur talent et de l’attention qu’elles génèrent.